IVG : un gouvernement volontaire pour les femmes

Manifestation pour la défense du droit à l’avortement, lors du 40e anniversaire de la loi Veil, à Paris en janvier.

L’Assemblée a voté, jeudi, la suppression du délai de réflexion de sept jours entre les deux consultations préalables à un avortement.

Voilà que la droite s’érige en garante scrupuleuse de l’esprit de la loi Veil. Oser amender le texte reviendrait à bouleverser le subtil équilibre trouvé par la ministre de la Santé de Giscard, ont averti les députés UMP, qui sont montés au créneau, dans la nuit de mercredi à jeudi, pour s’opposer à la suppression du délai de réflexion que la loi Veil imposait pour toute interruption volontaire de grossesse (IVG). Quarante ans après, la gauche, considère, elle, que le texte n’est pas gravé dans le marbre. «La loi de 1975 résulte d’un équilibre qui n’a pas vocation à être figé pour l’éternité. La société a évolué», a défendu la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à l’Assemblée. Y revenir peut améliorer l’accès des femmes à ce droit.

Initiative. Depuis 2012, le gouvernement a pris plusieurs mesures facilitant le recours à l’IVG. Non pas sous la forme d’un texte porté en étendard, mais par une série d’avancées, parfois hautement symboliques (donc politiquement sensibles), souvent techniques et concrètes, saluées par les associations et les acteurs de terrain. Si une frange de la droite et les mouvements cathos pro-vie ont hurlé à la «banalisation» de l’avortement, voire à l’oubli de «la vie à naître», la suppression du délai de réflexion était soutenue par les associations féministes et la gauche. Selon elles, ce laps de sept jours entre deux consultations précédant l’IVG, (ramené à deux en cas d’urgence), est «culpabilisant et infantilisant». Le Planning familial a détaillé ses arguments dans une lettre aux députés : «Cette semaine de réflexion ne fait qu’ajouter aux difficultés d’accès à l’IVG en allongeant les délais de prise en charge et en obligeant certaines femmes à aller à l’étranger car elles dépassent les délais légaux» fixés en France à douze semaines. «Quand une femme veut avorter, sa décision a été mûrie», complète (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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