IVG dans la Constitution: la gauche dénonce l'"invisibilisation" du travail de Mathilde Panot
L'insoumise Mathilde Panot, la grande oubliée? Ce lundi 4 mars, les parlementaires français sont réunis en Congrès à Versailles. Ils doivent statuer sur l'inscription dans la Constitution d'une "liberté garantie" de l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Une proposition de loi constitutionnelle d'abord portée par la cheffe de file des Insoumis depuis novembre 2022, puis reprise à son compte par le gouvernement.
L'origine de cette réforme n'a toutefois pas été relevée lors du discours du Premier ministre Gabriel Attal devant les législateurs. "La marche du progrès a fait son office. C'est une étape fondamentale que nous pouvons franchir, une étape qui restera dans l'histoire", a noté le locataire de Matignon, soulignant l'héritage de Simone Veil et "toutes celles qui ont ouvert la voie".
"Sectarisme mal placé"
Ce manque de reconnaissance a été souligné par un éventail de personnalités à gauche. Au micro de BFMTV, la députée Raquel Garrido a regretté un "sectarisme un peu mal placé" de l'exécutif "dans un moment où il faut rendre hommage à toutes les femmes" et agir "avec un peu de panache".
Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise assure de son côté que le Premier ministre a "volontairement" invisibilisé la "porteuse de la première loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution". De son côté Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une ellipse du "rôle des insoumis" et pointé ce qu'il estime être du "sexisme et (du) sectarisme":
"Attal, minable petit, invisibilise le rôle des insoumis et de la présidente Mathilde Panot dans la décision d'aujourd'hui. Sexisme et sectarisme typique d'un homme sans consistance qui n'a jamais mené aucun combat de long terme", s'est agacé l'ancien candidat à la présidentielle.
Toujours à gauche du spectre politique, l'élue écologiste Sandrine Rousseau parodie une phrase du discours de Gabriel Attal. "L'homme que je suis a invisibilisé les deux femmes qui ont déposé les propositions de loi que nous votons aujourd'hui: Mathilde Panot et Mélanie Vogel".
Si elle n'a pas été remerciée, Mathilde Panot a pu s'exprimer devant le Congrès en sa qualité de cheffe de file des députés insoumis. Devant ses collègues, elle a salué une "promesse" pour "les femmes qui luttent partout dans le monde" pour l'accès à ce droit.
Les parlementaires doivent voter en début de soirée pour inscrire ou non la "liberté garantie" dans la Constitution. Il est nécessaire que 3/5e des suffrages exprimés soient favorables à cette modification pour qu'elle aboutisse.