IVG dans la Constitution et "fin de vie": les évêques catholiques français confient leur "inquiétude"

Les évêques catholiques réunis à Lourdes ont dit mercredi leur "inquiétude" face à l'éventuelle inscription de l'IVG dans la Constitution et au projet de loi "fin de vie" attendu pour décembre.

Réunis pour leur assemblée plénière d'automne, les évêques ont dit leur "inquiétude à l'idée que la liberté d'avorter puisse être inscrite dans la Constitution", une promesse d'Emmanuel Macron.

Si les femmes doivent être "mieux protégées" des violences et leurs droits "mieux garantis", le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort a estimé que "l'avortement, dont la décision est rarement un choix de pleine liberté, ne peut être compris sous le seul prisme des droits des femmes".

Il a aussi dit l'"inquiétude non moins grande" des évêques "devant le projet de loi en préparation concernant la fin de vie", sujet qui pourrait être évoqué par Emmanuel Macron lors de sa rencontre mercredi avec les francs-maçons du Grand Orient de France.

"Une société humaine doit être fraternelle pour tous et pour toutes jusqu'à la fin de la vie, et promouvoir l'aide active à vivre", a-t-il ajouté, en allusion à l'aide active à mourir qui pourrait être comprise dans le projet de loi.

"Sursaut d'humanité" face à l'immigration

Les évêques ont aussi appelé à "un sursaut d'humanité face au fait des migrations", en droite ligne du pape François qui avait plaidé la cause des migrants à Marseille en septembre.

"Nous pouvons, en France, encore, recevoir comme des frères et soeurs en humanité ceux et celles qui viennent chez nous dans l'espoir d'une vie meilleure", a assuré Eric de Moulins-Beaufort t, alors que le Sénat examine depuis cette semaine un projet de loi durcissant l'accès au pays.

Cette attitude permettrait "de fixer des règles, d'exiger le respect de nos lois et de notre équilibre social et culturel" et de "travailler avec les pays de départ", a-t-il ajouté, en mettant en garde contre "l'illusion d'empêcher toute migration".

Les évêques, qui se sont aussi penchés sur le dossier des victimes adultes de violences sexuelles dans l'Eglise, ont enfin confirmé leur "engagement dans la reconnaissance et la réparation" dues aux victimes.

"Nous suivons avec attention les réflexions juridiques en cours en vue de mieux définir l'emprise", a affirmé le responsable ecclésiastique en assurant que "l'aide de la justice pénale de l'État nous paraît essentielle".

Article original publié sur BFMTV.com