Italie, le pays des merveilles

Mario Draghi a été contraint à la démission.  - Credit:ANDREAS SOLARO / AFP
Mario Draghi a été contraint à la démission. - Credit:ANDREAS SOLARO / AFP

« Qui je vais rencontrer la prochaine fois ? » demanda le chancelier allemand Helmut Kohl à Romano Prodi, fraîchement élu président du Conseil. C'était en 1996. Vingt-six ans plus tard, l'instabilité politique de l'Italie est toujours aussi frappante.

Jeudi 21 juillet, les sites Internet des journaux italiens affichaient deux images : des photos de la promenade dans l'espace de la très célèbre astronaute italienne Samantha Cristoforetti et la silhouette du futur ex-président du Conseil Mario Draghi, amer et désabusé, contraint à démissionner. Pour la troisième économie de l'Union européenne, la possibilité d'adhérer à un rêve de légèreté après deux ans de pandémie et de confinements, d'embrasser des occasions de reprise et de croissance a été niée par l'égoïsme aveugle de certains, que l'on pourrait qualifier au mieux de « nains de jardin ».

La garantie d'un chemin de sortie de crise, incarnée par l'ancien banquier Mario Draghi, a été désavouée. Le 25 septembre prochain, les Italiens sont appelés aux urnes. Ceci sur fond d'incertitudes globales, au milieu de trois crises internationales entrelacées : la suite du conflit ukrainien, l'absence de sécurité en matière d'approvisionnement énergétique, et l'inflation. Une question surgit spontanément : y a-t-il jamais eu un temps dans lequel ce pays excentrique a opéré par-delà les intérêts personnels des uns et des autres ?

Je prévois la dépolitisation complète de l’Italie : nous deviendrons un grand corps sans ner [...] Lire la suite