Israël suspend ses livraisons de matériel militaire à la Colombie

C’est peu de dire que le torchon brûle entre Israël et la Colombie. Face au refus du président colombien de condamner l’attaque meurtrière du Hamas, et à la position qu’il a ensuite défendue sur le réseau social X, Israël a décidé de suspendre l’envoi de matériel militaire au pays sud-américain.

Une décision qui préoccupe en Colombie, puisque selon la revue Semana, l’État hébreu est l’un des principaux pourvoyeurs de l’armée colombienne, et tout particulièrement pour ce qui est du matériel nécessaire à l’entretien des 12 avions de chasse Kfir qui composent la flotte locale. “Sans le soutien d’Israël, la Colombie n’a pratiquement aucune capacité stratégique, car les Israéliens sont les seuls à disposer de l’expertise nécessaire pour entretenir ces avions.”

Mais le premier président de gauche de Colombie, farouche défenseur des négociations de paix avec les différents groupes armés de son pays, après presque 60 ans de guerre, ne s’en laisse pas compter. Il a ainsi affirmé, selon le quotidien El Espectador :

“S’il faut suspendre les relations extérieures avec Israël, nous les suspendons.”

Et d’ajouter : “Nous ne soutenons pas les génocides.”

Une diplomatie menée sur X

Le ministre des Relations extérieures de la Colombie, Álvaro Leyva, plutôt discret jusqu’alors, a finalement pris la parole lundi 16 octobre pour exiger sur X du “respect” pour le président colombien, “auteur de la Doctrine de la Paix Totale pour son pays et pour le monde”.

Il a aussi demandé à l’ambassadeur israélien en Colombie, Gali Dagan, de “demander des excuses et s’en aller”, rappelle le journal El Tiempo, après que son gouvernement a jugé “hostiles et antisémites” les déclarations faites par Petro. Le président colombien avait notamment comparé Gaza avec le camp d’extermination d’Auschwitz, durant la Seconde Guerre Mondiale.

La violente attaque du Hamas perpétrée contre Israël le premier week-end d’octobre a causé 1 400 morts, en majorité des civils, et quelque 200 enlèvements, tandis que les bombardements israéliens contre Gaza auraient causé à leur tour depuis au moins 2 750 décès.

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