Israël-Hamas : des négociations se sont tenues à Paris pour obtenir un nouvel accord de cessez-le-feu

Des responsables américains, qataris, israéliens et égyptiens se sont rencontrés ce week-end dans la capitale française pour faire avancer la situation entre le Hamas et Israël.

Un nouvel accord conclu dans les deux prochaines semaines ? Selon les informations du New York Times, les négociateurs américains sont proches d'obtenir un accord pour un cessez-le-feu plus durable entre Israël et le Hamas, qui permettrait également de libérer les 136 otages israéliens toujours retenus à Gaza.

D'importantes réunions se sont en effet tenues à Paris ce samedi et ce dimanche, entre responsables américains, qataris, israéliens et égyptiens.

En amont, les États-Unis auraient établi une ébauche d'accord fusionnant des propositions des deux camps ces derniers jours. D'après les informations de l'Associated Press, relayées par The Guardian, les négociateurs des États-Unis, dont le directeur de la CIA Bill Burns, planchent autour d'une pause de deux mois dans les combats entre les forces de Tsahal et du mouvement islamiste palestinien.

Les Américains auraient ainsi proposé un premier cessez-le-feu de 30 jours afin de libérer les dernières femmes, les personnes âgées et les blessés retenus par le Hamas. Avant une seconde trêve de 30 jours pour relâcher les soldats israéliens et les otages masculins, contre une augmentation de l'aide autorisée dans la bande de Gaza. L'accord comprendrait par ailleurs la libération de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

L'optimisme règne autour des négociations

L'idée serait ainsi d'obtenir une pause dans les combats suffisamment longue pour se donner le temps de négocier une trêve définitive, ce que le Hamas aurait déjà refusé plusieurs fois lors de discussions à Doha, selon le journal britannique.

Outre Bill Burns, le chef de l'agence de renseignement israélienne Mossad David Barnea, le premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, et le chef des services de renseignement égyptiens Abbas Kamel devaient donc se voir en France, comme ce fût déjà le cas en Pologne le mois dernier.

S'ils ne sont pas encore certains de trouver un accord pour libérer les 136 otages encore détenus par le Hamas à Gaza, l'optimisme règne néanmoins, selon le New York Times. En cas de progrès significatifs, les États-Unis pourraient envoyer leur coordinateur pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, sur place pour aider à finaliser le "deal".

Preuve de l'engagement des différents pays servant d'intermédiaires, le président américain Joe Biden s'est entretenu avec le dirigeant qatari, Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, et le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, dans la nuit de vendredi à samedi.

"Tous les efforts doivent maintenant être déployés pour conclure un accord qui aboutirait à la libération de tous les otages et à une pause humanitaire prolongée dans les combats", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué, soulignant "l'urgence de la situation et l'étroite coopération" entre les nations engagées dans ce processus de conciliation.

Pour autant, certains responsables appellent à la prudence, et à ne pas crier victoire trop vite. "Nous espérons des progrès, mais je ne m'attends pas et nous ne devrions pas nous attendre à des développements imminents", a nuancé le porte-parole du Conseil national de sécurité américain, John Kirby, lors d'une conférence de presse.

Netanyahu au coeur des critiques

Dans une déclaration effectuée ce samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté réaffirmé l'importance d'obtenir la libération des derniers otages, qui n'avaient pas été concernés par l'accord de novembre.

"À ce jour, nous avons récupéré 110 de nos otages et nous sommes déterminés à les ramener tous chez eux", a-t-il assuré. "Nous nous occupons de cette question et nous le faisons 24 heures sur 24".

Une déclaration qui fait suite à plusieurs jours de polémiques au sein de l'État hébreu, où certains estiment que le chef de l'exécutif local n'en fait pas assez. Une vingtaine de parents d'otages ont justement fait irruption dans le parlement israélien cette semaine pour exiger que des mesures soient prises pour libérer leurs proches.

Benjamin Netanyahu a également fait l'objet de critiques après la diffusion d'un enregistrement audio dans laquelle il qualifiait de "problématique" le rôle du Qatar dans les efforts de médiation.

De quoi faire réagir Majed al-Ansari, porte-parole du ministère des affaires étrangères du Qatar. Ce dernier s'est dit "consterné" par les prétendues remarques attribuées au Premier ministre israélien. "Ces propos, s'ils sont avérés, sont irresponsables et nuisent aux efforts déployés pour sauver des vies innocentes", a-t-il ajouté.

Près de 1.140 personnes, majoritairement des civils, avaient été tuées lors de l'attaque du Hamas d'une violence sans précédent, le 7 octobre 2023. En riposte, Israël a juré "d'anéantir" le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, et a lancé une vaste opération militaire qui a fait plus de 26.000 morts, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Article original publié sur BFMTV.com

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