Israël-Hamas : l'émouvant témoignage d'Agnès Jaoui qui a perdu deux membres de sa famille dans le conflit
L'actrice et réalisatrice raconte que plusieurs membres de sa famille du côté son père ont été assassinés et kidnappés depuis le début de la guerre opposant Israël au Hamas.
Agnès Jaoui confie ce dimanche dans les colonnes du Parisien que plusieurs membres de sa famille du côté son père ont été assassinés et kidnappés depuis le début de la guerre opposant Israël au Hamas.
L'adolescente Noya Dan, 13 ans, et sa grand-mère Carmela Dan, 80 ans, ont été tuées tandis que les jeunes Erez Kalderon, 12 ans, et Sahar Kalderon, 16 ans, et leur père Ofer Kalderon, 53 ans, ont été enlevés.
"On a appris que les corps de la grand-mère Carmela et sa petite fille Noya avaient été retrouvés à l’entrée de Gaza, grâce à un drone qui a permis de les identifier. On est toujours sans nouvelles d’Ofer, Erez, et Sahar", révèle-t-elle.
"Tristesse infinie"
L'actrice et réalisatrice du Goût des autres raconte qu'ils habitaient au kibboutz Nir Oz, à la frontière de Gaza. "C'est un kibboutz très à gauche, et ma famille y était pacifiste, travaillant avec les Palestiniens et œuvrant pour la paix", précise-t-elle.
"C'était le but du Hamas d'assassiner précisément ceux qui sont pour la paix, et de semer le chaos, dans les corps et les esprits", complète la comédienne qui refuse de se "laisser entraîner dans la haine".
Agnès Jaoui, dont une partie de sa famille vit encore sur place, raconte être dans "un état de vulnérabilité qu'(elle n'avait) jamais connu, et de tristesse infinie": "Je vois tout le monde se rejeter la faute, avec autant de sauvagerie que d'ignorance."
Et la comédienne d'ajouter: "Les Palestiniens eux aussi meurent et leurs maisons sont détruites, je le sais, et j'en suis profondément meurtrie, et pour l'instant nous sommes tous et toutes perdants."
Marche silencieuse
Elle soutient la marche silencieuse du monde de la culture qui aura lieu ce Paris. Son ambition: "Faire entendre ceux, qui, juifs, arabes, chrétiens, croient encore et toujours à une paix possible et refusent d’être dressés les uns contre les autres."
"J'ai surtout été choquée par le fait qu'avant même la réplique israélienne, certains aient cherché à justifier les massacres, à dire que c'était leur faute", dénonce encore Agnès Jaoui. "C’est faire preuve d’une telle ignorance et d’une telle inhumanité."
"Il y a beaucoup à dire sur le gouvernement Netanyahu et on a mille fois le droit de le critiquer, je suis la première à le faire, (mais) justifier l’injustifiable, parce qu’on est enfermé dans une idéologie, me glace", complète l'actrice.
Croire en une paix possible
Elle reste malgré optimiste et croit à une paix possible: "Je veux y croire, oui, même si aujourd'hui elle paraît loin. Je veux croire qu'arriveront des hommes, ou des femmes, en Israël comme en Palestine, capables de construire une paix stable et pérenne."
"Il existe des gens de bon sens, et modérés, qui œuvrent pour la paix", conclut-elle. "On ne les entend pas beaucoup. Ils ne crient pas comme les extrémistes (...) Ce sont eux qui m’intéressent, et qui feront le monde de demain."
Article original publié sur BFMTV.com
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