Isabelle Yacoubou : « On a conditionné les athlètes à accepter des choses qui ne sont pas normales »

Paris Match. Dans « Géante », vous racontez votre vie, de votre enfance au Bénin à votre arrivée en France pour vous consacrer au basket. Pourquoi avoir choisi d’écrire, à 36 ans, cette autobiographie ?
Isabelle Yacoubou. C'était important pour moi de le faire alors que je suis encore en pleine carrière. Le faire pour les jeunes qui ont envie d'embrasser ce milieu afin de leur dire dans quoi ils s'engagent. Il n'y a pas que les paillettes. Pour les athlètes, on parle souvent des médailles, des réussites mais on ne parle pas assez de ce qui nous a amenés à ces victoires-là. On ne parle pas de nos douleurs, nos peines, de notre cœur brisé parfois ou de nos deuils. Tout ça, c'est ce qui a fait de moi la championne que j'étais. Et ce livre est aussi un moyen de mettre en lumière tous ces anges gardiens, ces femmes fortes qui m'ont permis de vivre mon rêve.

En vous livrant ainsi, espérez-vous servir de modèle à la jeune génération qui souhaiterait suivre vos pas ?
Bien sûr, quand on se projette dans notre futur, c'est toujours important d'avoir une représentation, un exemple de l’endroit où l’on veut arriver. Moi, une femme noire, grande, sportive, je n'avais pas beaucoup de modèles en grandissant. Il a fallu aller chercher plus loin qu’en France et mon choix s'est porté sur Serena Williams parce qu'elle renvoyait l'image de qui j'étais. Même si on peut s'inspirer de gens qui ne nous ressemblent pas, c'est plus parlant d'avoir des modèles de gens qui sont à votre image.

V...


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