Isère: une lycéenne accuse un professeur d'agression sexuelle, une enquête ouverte

Des lycéennes à Rennes, le 1er septembre 2020 (illustration). - DAMIEN MEYER / AFP

Une lycéenne accuse un professeur d'un lycée de Moirans, en Isère, d'agression sexuelle. La jeune fille a été exclue en raison de propos diffamatoires mais une enquête a été ouverte par le rectorat et le parquet.

Que s'est-il passé ce 21 octobre au lycée Pierre-Beghin à Moirans, en Isère? Une lycéenne a été exclue de l'établissement pour avoir tenu, sur les réseaux sociaux, des propos diffamatoires alors qu'elle accusait l'un de ses professeurs d'agression sexuelle. Toutefois, deux enquêtes ont été ouvertes pour faire la lumière sur ces faits.

Dans une storie Insrtagram, la jeune fille, scolarisée en classe de Première, a révélé qu'une de ses amies s'était fait "claquer les fesses" par son professeur d'EPS pendant un cour. À la suite de ce message, elle reçoit 27 témoignages anonymes qu'elle publie sur le réseau social, évoquant un comportement similaire de l'enseignant.

Exclusion de la lycéenne

Le 16 novembre, la direction de l'établissement convoque un conseil de discipline contre la jeune fille. La direction, en concertation avec les professeurs et les représentants des parents d'élève et des lycéens, décide d'exclure définitivement la lycéenne, estimant que ses publications et ses "propos forts" sont "diffamatoires". "Elle dénonçait son professeur qui est nommément cité, elle l'insultait", explique le rectorat de Grenoble.

L'Union nationale des lycéens de l'Isère s'insurge de cette décision, affirmant que trois plaintes contre ce professeur ont été émises auprès de la conseillère principale d'éducation. Le syndicat déplore, dans un communiqué cité par France 3, que "l'administration place plus d'importance dans la parole d'une professeur accusé de multiples fois d'agressions sexuelles que dans celle de plus d'une vingtaine de victimes et témoins", et réclame des "mesures" à l'encontre de l'enseignant.

Une enquête ouverte par le parquet

Pour autant, les autorités ne laissent pas l'affaire sans suite. Une enquête interne a été ouverte pour identifier les personnes qui disent avoir été victimes de ce professeur et pour étudier la véracité des faits. "La position de l'académie est claire, les réseaux ne peuvent être utilisés pour se faire justice, explique-t-on au rectorat de Grenoble. Les témoignages sont avancés de manière anonyme, une enquête est en cours pour établir les faits."

En parallèle, le procureur de Grenoble a ouvert le 17 novembre une enquête, dont les investigations ont été confiées à la brigade de gendarmerie de Moirans. Les élèves témoins ou victimes de ces faits sont invités à contacter les gendarmes. Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée.

Article original publié sur BFMTV.com

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