Irlande-France dans le tournoi des VI Nations, une finale avant l’heure ?

Dans le cadre du Tournoi des Six nations, Antoine Dupont et le XV de France se déplacent ce samedi 11 février à Dublin pour un choc dantesque (photo d’illustration prise lors de France-Afrique du Sud, en novembre dernier à Marseille).
CHRISTOPHE SIMON / AFP Dans le cadre du Tournoi des Six nations, Antoine Dupont et le XV de France se déplacent ce samedi 11 février à Dublin pour un choc dantesque (photo d’illustration prise lors de France-Afrique du Sud, en novembre dernier à Marseille).

RUGBY - Le numéro 1 du rugby mondial face à son dauphin, avec les deux derniers meilleurs joueurs du monde de part et d’autre. Ce samedi 11 février, l’opposition entre l’Irlande et la France est un choc de titans aux airs de finale avant l’heure dans le Tournoi des Six nations. Et ce même si certains protagonistes tentent déjà de dédramatiser l’importance de la rencontre, à sept mois de la Coupe du monde organisée en France.

Or ce duel est une véritable curiosité puisqu’un affrontement entre les deux meilleures équipes du classement mondial World Rugby, créé en 2003, n’a encore jamais eu lieu dans l’histoire du Tournoi.

Dynamique irlandaise ou série bleue ?

D’un côté, les Irlandais, installés tout en haut de la planète rugby depuis 29 semaines, qui sortent d’une démonstration au pays de Galles (34-10) après une tournée victorieuse en Nouvelle-Zélande ; de l’autre, le XV de France, ambitieux aux dents longues, invaincu depuis quatorze matches, tombeur de l’intégralité du top 10 mondial mais qui reste sur une victoire poussive en Italie (29-24).

« Ils sont favoris. Il n’y a pas à débattre. Ils sont numéros 1 mondiaux, la première journée au pays de Galles le montre et le prouve. Ils sont largement favoris », a d’ailleurs insisté l’ouvreur des Bleus Romain Ntamack dans un entretien à l’AFP.

Du côté irlandais, on n’a cependant pas oublié que les hommes de Fabien Galthié sont les seuls à les avoir fait chuter l’année dernière. « On sait que c’est une autre bête qui va venir, c’est la France qu’on connaît qui va se présenter. On se prépare pour ça et on a vraiment hâte de se tester contre le vainqueur du Grand Chelem de l’année dernière », répond au Français l’ailier du Leinster et de l’Irlande James Lowe (30 ans, 16 sélections).

« C’est une équipe de classe mondiale et ils l’ont montré depuis quelques années avec une charnière effrayante, des joueurs de classe mondiale ou un triangle arrière qui donne des frissons à la plupart de leurs adversaires », a-t-il ajouté.

Objectif Coupe du monde 2023

À un peu plus de six mois du Mondial en France (8 septembre-28 octobre), les coéquipiers d’Antoine Dupont, meilleur joueur du monde 2021, pourraient marquer les esprits en cas de victoire à Dublin tout en prenant un ascendant psychologique contre un adversaire qu’ils pourraient retrouver en quarts de finale de la Coupe du monde.

Pour autant, le capitaine des Bleus rejette cette idée de « finale », sans pour autant minimiser l’attrait de la rencontre. « On peut dire qu’on est tous les deux favoris sur le papier mais on l’a souvent vu dans ce Tournoi, les pronostics ne sont jamais respectés », assure le demi de mêlée tricolore. « Le premier (au classement mondial, ndlr) contre le deuxième ça peut faire saliver, mais ce n’est que le deuxième match du Tournoi. Il y a encore trois matches après, ce n’est pas du tout une finale. » Et d’assumer se tourner vers le véritable objectif du XV de France : « Tous les matches à présent nous préparent à la Coupe du monde. »

Reste que s’ils ne perdent pas en Irlande, ils chiperont en plus de la victoire la place de numéro 1 mondial aux coéquipiers de Josh van der Flier, meilleur joueur du monde 2022. « Déjà, on sera très heureux de gagner samedi. Ça voudra dire qu’on est toujours en lice pour un deuxième Grand Chelem et c’est vraiment l’objectif. Au-delà de marquer les esprits, au-delà de penser à la Coupe du monde », a néanmoins tempéré Romain Ntamack. « Si on veut continuer à défendre notre titre et à écrire l’histoire, ça passe par une victoire en Irlande. »

Les Bleus sont la dernière équipe à s’être imposée à Dublin, 15-13 en février 2021, dans un Aviva Stadium à huis clos. Depuis, l’Angleterre (32-18), le Japon (39-31 et 60-5), les États-Unis (71-10), la Nouvelle-Zélande (29-20), l’Argentine (53-7), le pays de Galles (29-7), l’Italie (57-6), l’Écosse (26-5), l’Afrique du Sud (19-16), les Fidji (35-17) et l’Australie (13-10) se sont tour à tour cassé les dents sur la montagne irlandaise.

Pour gravir, tout en haut du rugby mondial, « notre ’pic’ de l’année », selon Galthié, les Bleus devront éviter de commettre les mêmes erreurs qu’à Rome où ils ont paru empruntés et ont été pénalisés à dix-huit reprises. Et pour cause : la Coupe du monde 2023 débute maintenant.

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