Iran: «Le fossé n’a jamais été aussi grand entre le régime islamique et la population»

De la prison d’Evin, Narges Mohammadi a réussi à faire parvenir un témoignage poignant à propos de l’oppression du régime au pouvoir en Iran à l’égard des femmes. Privation de libertés, agressions physiques et sexuelles, mises à mort dans certains cas… La Nobel de la paix, au péril de sa vie, dépeint un pays toujours plus meurtri, alors que la police des mœurs resserre son étreinte. Chirinne Ardakani, avocate et présidente de l'association Iran Justice et conseil de la famille de Narges Mohammadi, s’exprime auprès de RFI.

RFI : Narges Mohammadi a fait parvenir un enregistrement depuis la prison d'Evin. Elle évoque l'oppression subie par les femmes en Iran depuis de nombreuses années déjà, mais elle parle surtout d'une véritable « guerre à grande échelle à l'encontre de toutes les femmes ». Ce sont des mots forts. Comment se traduit cette répression accrue ?

Quand on parle de guerre contre les femmes, on dit qu’aujourd'hui, les femmes sont véritablement traquées, battues, humiliées en République islamique. Leurs corps portent les stigmates de cette violence, une violence de la part de l'État, ciblée et assumée par le régime islamique.

Vous avez évoqué Dina Ghalibaf, jeune journaliste dont parle Narges Mohammadi dans son témoignage qui est fort. Elle explique qu’elle a subi une agression sexuelle en détention. A-t-on des nouvelles la concernant ? Plus généralement, est-ce qu’on parvient à avoir des informations à propos de ce qui se passe derrière les barreaux pour les femmes ?

Dans la prison et dans les rues, les femmes, par leur détermination, payent le plus lourd tribut, mais aussi incarnent la résistance au régime oppressif des mollahs.


Lire la suite sur RFI