Iran : Fariba Adelkhah libérée, son retour en France en attente

(FILES) This file handout photo taken in 2012, in an unknown location and released on July 16, 2019 by Sciences Po university shows Franco-Iranian academic a Fariba Adelkhah. - Iranian authorities on on Febraury 10, 2023, released from prison French-Iranian academic Fariba Adelkhah, who was first arrested in June 2019 and was serving a five-year sentence on national security charges vehemently denied by supporters, a source close to her said. (Photo by Thomas ARRIVE / Sciences Po / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT

INTERNATIONAL - Du soulagement mais encore des doutes. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est « heureuse » d’avoir été libérée de prison en Iran, toutefois des incertitudes demeurent sur la date de son retour en France, a indiqué ce samedi 11 février son avocat.

Fariba Adelkhah « est sortie de prison la nuit dernière, vers 22 heures (19 h 30 en France), et se trouve maintenant dans son logement » de Téhéran, a déclaré à l’AFP Me Hojjat Kermani. « Elle est heureuse » d’avoir quitté la prison d’Evine, dans le nord de la capitale, a-t-il précisé.

Selon l’avocat, la chercheuse a bénéficié de la décision du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, de gracier ou de réduire la peine d’emprisonnement d’un « nombre important » de condamnés à l’occasion du 44e anniversaire de la République islamique, célébré samedi.

Son compagnon Roland Marchal libéré en 2020

« Son dossier est clos et il n’y a pas d’obstacle juridique à ce qu’elle quitte le pays », a précisé Me Kermani. Mais « nous devons attendre » pour savoir quand elle pourra rentrer en France, où elle habite, a-t-il ajouté. « Elle est libre mais on ne sait rien de son statut », avait également déclaré à l’AFP un de ses proches sous couvert d’anonymat après sa libération.

« Il est essentiel que Fariba Adelkhah puisse recouvrer l’ensemble de ses libertés, y compris celle de retourner en France si elle le souhaite », avait par ailleurs souligné la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, dans un communiqué.

Spécialiste du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, Fariba Adelkhah avait été arrêtée en 2019 puis condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale », ce que ses proches ont toujours farouchement nié.

Son compagnon, Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d’être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l’ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, dont les États-Unis réclamaient l’extradition pour violation des sanctions américaines contre l’Iran.

Six Français encore détenus en Iran

Le cas de Fariba Adelkhah était différent du sien car l’Iran ne reconnait pas la double nationalité et la considère comme donc uniquement comme Iranienne.

Pendant plus d’un an, d’octobre 2020 à décembre 2021, la chercheuse avait été assignée à résidence sous bracelet électronique à Téhéran, avant d’être réincarcérée à la prison d’Evine.

À Paris, elle a bénéficié d’une vaste campagne de soutien menée par ses proches et collègues, tandis que les autorités françaises avaient appelé à plusieurs reprises Téhéran à la libérer. Sciences po Paris a accueilli avec soulagement l’annonce de sa libération : « C’est avec bonheur et soulagement que nous annonçons la libération de notre chère collègue Fariba Adelkhah, détenue arbitrairement en Iran depuis plus de 3 ans. Otage des autorités locales, elle était une prisonnière scientifique. Merci à tous ceux qui ont permis sa libération. »

Plusieurs dizaines d’Occidentaux, dont six Français, restent détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme leviers de négociation.

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