Iran-Arabie saoudite : rencontre à Pékin des chefs de la diplomatie des deux pays

Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite et d’Iran, Fayçal ben Farhan Al-Saoud et Hossein Amirabdollahian, se sont rencontrés ce jeudi 6 avril à Pékin pour la première fois depuis sept ans, près d’un mois après l’accord de réconciliation parrainé par la Chine en vue d’un rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds et grand rivaux du Moyen-Orient, rapportent plusieurs médias de la région.

Dans un communiqué conjoint, les deux pays ont convenu de “rétablir les liaisons aériennes, de faciliter l’octroi de visas [respectifs] et de lancer les préparatifs en vue de rouvrir leurs ambassades et consulats respectifs à Djeddah [en Arabie saoudite] et Mechhed [en Iran]”, rapporte le média saoudien Arab News.

Sur sa chaîne officielle Telegram, le ministère des Affaires étrangères iranien a également évoqué la réouverture des ambassades et des consulats. “Les délégations ont également convenu d’‘élargir’ leurs discussions bilatérales pour discuter de ‘questions importantes’”, rapporte de son côté le site panarabe Middle East Eye.

Pékin, nouveau maître du jeu

Perçu comme une victoire diplomatique de la Chine dans une région considérée jusque-là comme une sphère d’influence américaine, l’accord surprise du 10 mars constitue un bouleversement important pour la région, ouvrant potentiellement la voie au règlement de plusieurs dossiers litigieux et conflits, qu’il s’agisse du Yémen, du Liban, de la Syrie ou de l’Irak. Il venait conclure un cycle de deux ans de pourparlers entre les deux parties, qui se sont notamment déroulés en Irak et dans le sultanat d’Oman.

Engagés depuis longtemps dans une rivalité régionale, les deux pays, l’un sunnite, l’autre chiite, avaient rompu leurs relations diplomatiques en 2016, après que des manifestants avaient pris d’assaut l’ambassade saoudienne à Téhéran à la suite de l’exécution par Riyad d’un haut dignitaire chiite.

Les tensions avaient atteint leur pic en 2019, lorsque des missiles et des drones, lancés depuis le Yémen par les houthistes pro-Téhéran, avaient visé des installations pétrolières saoudiennes.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :