En Irak, l’armée mexicaine des conseillers du Premier ministre

“Une armée sans mission”, voici comment le site irakien Al-Alam Al-Jadid décrit le corps de la dizaine de conseillers qui entourent le chef du gouvernement irakien, Mohammed Chia Al-Soudani, en poste depuis octobre dernier, qui a fait de la lutte contre la corruption et la protection de l’argent public des priorités.

Ces derniers jours, énumère le média indépendant, le Premier ministre a ainsi nommé un conseiller aux affaires électorales et un conseiller aux affaires constitutionnelles. Des nominations qui font suite à celles d’un conseiller aux affaires médiatiques, de deux conseillers politiques, d’un conseiller à la sécurité, d’un conseiller pour les relations avec les pays arabes, d’un conseiller pour la lutte contre la corruption, d’un conseiller pour la protection sociale, d’un conseiller pour les droits de l’homme et d’un conseiller aux affaires culturelles.

Et ce sans compter le conseiller à la jeunesse et au sport, le conseiller militaire, le conseiller pour les relations extérieures, le conseiller économique et un autre conseiller à la sécurité, tous affiliés au bureau de la présidence du gouvernement.

Certes, écrit Al-Alam Al-Jadid, le rôle de conseiller auprès des responsables revêt une certaine importance dans d’autres pays, mais en Irak, “il a été vidé de son contenu”.

Les personnes nommées à ces postes sont souvent des fonctionnaires qui “ont perdu leur poste pour avoir échoué dans l’exercice de leurs fonctions” et dont les prérogatives font souvent doublon avec des institutions existantes. Mais ils doivent surtout leur poste à leurs affiliations communautaires et politiques.

“Lot de consolation politique”

C’est ce qu’explique l’analyste politique Ali Al-Baïdar.

“Le poste de conseiller est devenu un lot de consolation politique et une position dont on se sert pour réaliser des gains personnels ou pour avoir une représentation au sein du pouvoir.”

Le politologue Nizar Haïdar abonde dans ce sens, et va plus loin.

“Le dossier des conseillers est à examiner sous le prisme de la corruption financière et administrative […]. Ce dossier entre dans la catégorie des quotas politiques et catégoriels qui ont détruit l’État.”

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