En Irak, 2,5 milliards de dollars dérobés dans les caisses de l’État

Entre septembre 2021 et août 2022, environ 3 700 milliards de dinars irakiens – soit l’équivalent de 2,5 milliards de dollars – de recettes fiscales “ont été volés”, selon une enquête du ministère des Finances irakien, indique le média kurde Rudaw.

Le montant, qui se trouvait sur un compte de l’Administration générale des impôts au sein de la banque publique Rafidaïn à Bagdad, a été prélevé par cinq sociétés – dont trois créées seulement un mois avant le début des opérations – via 247 chèques “émis par la direction des impôts” et encaissés par ces entreprises, avant d’être retiré en espèces des comptes de ces sociétés.

Or, visiblement, explique Rudaw, “ces sociétés n’étaient pas en droit d’encaisser ces chèques”.

Une enquête pénale a été ouverte. Des mandats d’arrêt ont été émis contre les propriétaires des cinq sociétés incriminées et des fonctionnaires. Plusieurs responsables de l’administration des impôts, dont son président, ont été démis de leurs fonctions. En Irak, les rares affaires judiciaires qui vont au bout ne touchent très souvent que les échelons intermédiaires de l’État.

Corruption “à grande échelle”

C’est le ministre du pétrole, Ihsan Abdel Jabbar, tout juste déchargé de ce portefeuille, qui a révélé samedi 15 octobre les résultats des investigations diligentées par les services du ministère des Finances. Il a également occupé le poste de ministre des Finances par intérim depuis la démission d’Ali Allawi en août dernier, sur fond de soupçons de corruption.

Des membres du Congrès américain avaient accusé la semaine dernière Abdel Jabbar de “corruption à grande échelle” dans le domaine pétrolier, lequel représente la principale ressource financière du pays, et accusé le ministère du Pétrole d’avoir des liens avec l’Iran et des factions irakiennes armées qui lui sont loyales.

De son côté, Mohammed Shia Al-Sudani, désigné jeudi 13 octobre pour former un nouveau gouvernement, s’est engagé à combattre la corruption “qui s’est propagée si effrontément dans les méandres de l’État et de ses institutions”.

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