Interdiction des concours de Mini-Miss : le coup bas des Français

Si l’interdiction des concours de Mini-Miss votée le 18 septembre par le Sénat a été largement rapportée et commentée par l’ensemble de la presse internationale (les Belges envisagent désormais à leur tour une interdiction), les réactions les plus vives viennent des Etats-Unis. L’amendement a été pris de façon très personnelle par nombre de commentateurs outre-Atlantique.

Pour la plupart d’entre eux, les choses sont claires : les concours de beauté de petites filles étant un divertissement typiquement américain, l’interdiction révèle par conséquent l’antiaméricanisme des Français, qui se permettent de juger la culture populaire américaine.

Christopher Dickey, le chef du bureau de Newsweek à Paris, écrit ainsi dans The Daily Beast : “La France est un pays qui a toujours été célèbre pour ses sex-symbols pré-ado. Brigitte Bardot n’avait que 15 ans quand Roger Vadim l’a découverte ; Brooke Shields seulement 12 quand le réalisateur français Louis Malle l’a engagée pour être l’une des occupantes d’une maison close de la New Orleans dans La Petite (1978) et l’a filmée nue ; Sophie Marceau et Vanessa Paradis étaient toutes deux des ados sexy quand elles sont devenues célèbres. Et ne parlons pas des goûts du réalisateur Roman Polanski, qui vit en France et qui y est honoré malgré sa condamnation aux Etats-Unis pour viol sur une mineure de 13 ans. Après un examen approfondi, il devient donc clair que ce que le Sénat français vient de voter est une sorte de coup bas avec, surprise, des accents vaguement anti-américains.”

Pour lui, “la proposition de loi ne cible que les jeunes filles en-dessous de 16 ans, ce qui est facile, puisque ce type de concours n’est regardé ici [en France] que comme un spectacle de mauvais goût importé des Etats-Unis.”

Kat Stoeffel surenchérit dans le New York Times Magazine : “Les femmes françaises ne grossissent pas, les enfants français se comportent bien en toute occasion et bientôt, les petites filles françaises ne seront plus hypersexualisées dans des concours de beauté. Les concours de Mini-Miss ne sont pas aussi populaires en France qu’ils le sont aux Etats-Unis, ce qui me laisse penser que cet amendement est une nouvelle démonstration pédante de la supériorité de la culture française. D’un autre côté, cela nous garantit que la France ne connaîtra jamais la joie et la fierté sincère d’avoir son propre “Here comes honey boo boo” [une émission télévisée américaine qui montre le parcours de petites filles qui se présentent à ces concours de beauté], et cela me rend quasiment xénophobe.”

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