Institut Curie à Paris : ce scientifique et descendant de Marie Curie est pour la démolition du Pavillon des Sources

Photo d’illustration : Marc Joliot, descendant de Marie Curie, pose pour un portrait lors d’un événement à l’ambassade de France pour célébrer le 100e anniversaire du voyage de Marie Curie aux États-Unis, le 8 novembre 2021, à Washington, DC.
BRENDAN SMIALOWSKI / AFP Photo d’illustration : Marc Joliot, descendant de Marie Curie, pose pour un portrait lors d’un événement à l’ambassade de France pour célébrer le 100e anniversaire du voyage de Marie Curie aux États-Unis, le 8 novembre 2021, à Washington, DC.

PATRIMOINE - « On doit le faire et on va le faire parce que c’est extrêmement important ». Marc Joliot, l’arrière-petit-fils de la double prix Nobel de chimie Marie Curie, assure dans un entretien avec Franceinfo ce samedi 6 janvier être favorable à la démolition du Pavillon des Sources. Ces derniers jours, ce projet de destruction a suscité une vaste polémique, allant jusqu’à pousser le ministère de la Culture à suspendre le chantier, qui devait débuter lundi 8 janvier.

Stéphane Bern et Hugo Clément interpellent Macron pour sauver ce laboratoire de Marie Curie de la démolition

À la place du bâtiment historique, situé dans le Ve arrondissement de Paris, près du Panthéon, l’Institut Curie souhaite en effet construire un immeuble de cinq étages, pour abriter « le premier centre de chimie biologique sur le cancer en Europe ». Auprès de nos confrères de Franceinfo, Marc Joliot détaille : « C’est un projet scientifique très important de recherche fondamentale sur le cancer, (...) qui a été plébiscité par le conseil scientifique de l’Institut Curie ». Le centre de lutte contre le cancer avait obtenu de la Ville de Paris un permis de démolir ce fameux Pavillon des Sources en mars 2023.

C’était sans compter une vaste polémique, qui a pris de l’ampleur ces derniers jours par les voix de l’animateur féru de patrimoine, Stéphane Bern, et du militant écologiste, Hugo Clément. Tous deux font valoir la valeur patrimoniale de ce bâtiment historique et réclament sa conservation.

« Ce sont des postures, chacun est dans son domaine. Stéphane Bern va défendre ce qu’il connaît. Il ne connaît pas particulièrement la recherche, donc il va s’intéresser au patrimoine », rétorque Marc Joliot, qui est également directeur de recherche en image biomédicale multimodale au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

« 5 % du patrimoine de l’Institut Curie »

Le descendant de Marie Curie ne croit pas à l’annulation pure et dure des travaux. Ces derniers sont pour le moment suspendus, suite à une déclaration ce vendredi de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. « Nous sommes convenus qu’il suspende la démolition du Pavillon des Sources pour se donner le temps d’examiner, avec les parties prenantes et ma collègue @sretailleau (Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche), toute alternative possible », a-t-elle indiqué sur X (ex-Twitter), comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Le début de la polémique remonte en effet à la mi-octobre. La cheffe de l’opposition LR du Conseil de Paris, Rachida Dati, avait alors demandé à la ministre de la Culture l’inscription du site au titre des monuments historiques. Regrettant une affaire « politique » qui « ralentit » le projet, Marc Joliot assure qu’« on doit le faire et on va le faire parce que c’est extrêmement important ».

« D’un côté, on a une recherche qui me paraît extraordinairement importante pour lutter contre le cancer, de l’autre côté, on a un patrimoine certes qui est important, mais qui n’est pas l’ensemble du patrimoine. Il faut considérer que c’est 5 % du patrimoine qu’on a et que l’Institut Curie défend », conclut-il, affichant son clair soutien à la destruction du petit bâtiment de pierres et de briques de deux étages.

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