Insectes et dinosaures interagissaient déjà il y 105 millions d’années

Dans le nord de l’Espagne, à quelques kilomètres de la ville de Santander, des paléontologues espagnols viennent de mettre la main sur de l’ambre fossilisé. L’analyse de leur découverte, publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), fait part de la présence, au sein de ce morceau d’ambre, d’une larve d’insecte et de restes de plumes appartenant à un dinosaure. Pour les scientifiques, “la présence de ces deux éléments signifie qu’une interaction entre dinosaures et arthropodes existait déjà il y a 105 millions d’années”, âge de l’ambre retrouvé, écrit New Scientist.

La question de savoir à quel dinosaure appartiennent les restes de plumes n’a pas de réponse précise, “mais le plumage correspond à ce que les paléontologues s’attendraient à voir sur le dos de théropodes, des animaux de la famille des vélociraptors”, précise l’hebdomadaire britannique. S’agissant de l’explication quant à la présence de la larve d’arthropode, les chercheurs ont d’abord pensé à un accident ou, plutôt, à une coïncidence.

Mais en y regardant de plus près, les paléontologues espagnols se sont rendu compte que la larve, de la famille des dermestidés, avait été figée alors qu’elle se nourrissait des plumes qui l’accompagnent depuis. De plus, “à l’intérieur du morceau d’ambre, les plumes n’étaient pas parfaites mais endommagées et dégradées avant d’être encapsulées”, raconte Ricardo Pérez-de la Fuente à New Scientist. Pour le paléobiologiste du Muséum d’histoire naturelle de l’université d’Oxford, même s’il existe “des insectes qui se nourrissent et vivent en tant que parasites auprès des oiseaux, l’histoire de ces plumes et de cette larve est différente”.

La larve ne présente aucune caractéristique morphologique indiquant qu’elle était capable de vivre sur les dinosaures, par exemple des pièces buccales spécialisées pour se nourrir de sang. Les chercheurs pensent plutôt que la larve vivait dans le nid. Ils proposent même une raison symbiotique expliquant sa présence dans le nid et surtout à proximité des plumes. Cette symbiose serait même mutualiste, “la larve se nourrissant des plumes et des restes qu’elle pouvait se mettre sous la dent, et le dinosaure, de son côté, profitant d’une équipe de nettoyage” à domicile, conclut New Scientist.

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