Inondations en Russie et au Kazakhstan : des milliers d’habitants contraints d’évacuer face à une crue majeure de l’Oural

INTERNATIONAL - Des inondations qui pourraient dépasser le précédent record enregistré il y a plus de quatre-vingts ans. Après les inondations critiques en fin de semaine dernière dans la ville d’Orsk, où un barrage avait cédé sous la pression, l’eau continue de monter ce mardi 9 avril au sud de la Russie et au Kazakhstan, notamment le long du fleuve Oural. Un nouveau pic est attendu pour ce mercredi 10 avril, ont annoncé les autorités.

Signe de l’inquiétude, les sirènes d’alerte ont retenti dans la ville d’Orenbourg, sur l’Oural, où l’eau a atteint 914 centimètres dans la soirée. « Cela deviendra un phénomène dangereux pour Orenbourg à 930 cm », a annoncé le maire adjoint Alexeï Koudinov sur Telegram, alors que le record était de 946 cm en 1942. Il a appelé les habitants de plusieurs quartiers de la ville, qui compte 500 000 habitants, à partir : « Ne perdez pas de temps. »

Les autorités russes ont annoncé 6 500 évacuations ce mardi et plus de 10 550 maisons inondées dans des régions russes situées dans l’Oural et, plus largement, en Sibérie occidentale – un immense territoire situé au centre de la Russie. Au total, ce sont 62 localités et 4 400 habitations qui sont dans la zone à risques, selon le ministère russe des Situations d’urgence.

Des sauveurs évacuant les habitants d’Orsk en Russie, le 8 avril 2024.
ANATOLIY ZHDANOV / AFP Des sauveurs évacuant les habitants d’Orsk en Russie, le 8 avril 2024.

Mais c’est au Kazakhstan que la crue impacte le plus grand nombre d’habitants. Depuis le début de la crue il y a deux semaines, le pays a évacué 86 000 personnes dont 29 000 enfants, selon le ministère kazakh des Situations d’urgence. Quelque 23 000 sauveteurs sont mobilisés dans les opérations d’évacuation.

Poutine absent

Face à ces inondations historiques, certains Russes ont manifesté et demandé des comptes aux autorités malgré les menaces du parquet régional contre tout rassemblement illégal. Beaucoup dénoncent l’absence du président russe, Vladimir Poutine, dans les régions concernées par ces crues.

C’est le cas de l’opposante exilée Ioulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny qui a critiqué le manque de préparation des autorités. « L’État doit être au service de la population. Les maires, les gouverneurs et le président doivent faire en sorte que le pays soit agréable à vivre. C’est leur seule tâche. Et ce gouvernement ne s’en acquitte pas », a-t-elle écrit sur X.

Ce à quoi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu que Poutine « est présent sur cette thématique en permanence. Il s’occupe de ces questions toute la journée ». Et d’ajouter que les populations affectées par les inondations allaient « recevoir toute l’aide nécessaire malgré les conditions difficiles ».

Les présidents russe et kazakh, Vladimir Poutine et Kassym-Jomart Tokaïev, se sont entretenus au téléphone ce mardi et se sont « entendus pour donner des injonctions pour activer » la coordination des secours et de prédiction des météorologues, selon le Kremlin.

Ces crues sont causées par de fortes pluies associées à une hausse des températures, à la fonte accrue des neiges et à la débâcle des glaces hivernales recouvrant rivières et fleuves. Si aucun lien n’a été établi avec le changement climatique, le réchauffement de la planète favorise des évènements météorologiques extrêmes comme les fortes précipitations à l’origine d’inondations selon les scientifiques.

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