Inondations au Brésil : la déforestation sur le banc des accusés

A la frontière avec l'Uruguay et l'Argentine, le Rio Grande do Sul a vécu ces dernières semaines le pire désastre climatique de son histoire. Des zones urbaines comme rurales ont été submergées par les crues causées par des pluies exceptionnelles.

Pendant que le sud du Brésil panse ses plaies après des inondations historiques, un élu local a déclenché les railleries avec une proposition détonante : pour lui, il est urgent de... couper des arbres le long des routes.

Il soutient en effet que les racines détrempées des arbres sont à l'origine des glissements de terrain qui ont obstrué les axes routiers. Mais les spécialistes balaient l'idée dégainée par Sandro Fantinel, membre du parti de Jair Bolsonaro - ex-président d'extrême droite et climato-sceptique assumé - et conseiller municipal de Caxias do Sul, une grande ville du Rio Grande do Sul.

Selon ces experts, c'est précisément le contraire qu'il convient de faire dans la région : replanter de la végétation là où, depuis des décennies, on l'a rasée pour laisser place à des champs, de soja en particulier.

"Nous avons un phénomène mondial, le changement climatique, et un phénomène régional, la perte de végétation native, qui a augmenté l'intensité des inondations", dit à l'AFP Eduardo Velez, spécialiste de MapBiomas, un collectif d'ONG et d'universités brésiliennes.

Un pont détruit par les inondations qui ont touché le secteur du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 21 mai 2024 (AFP - Nelson ALMEIDA)
Un pont détruit par les inondations qui ont touché le secteur du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 21 mai 2024 (AFP - Nelson ALMEIDA)

Le Rio Grande do Sul, à la frontière avec l'Uruguay et l'Argentine, a vécu ces dernières semaines le pire désastre climatique de son histoire, des zones urbaines comme rurales étant submergées par les crues causées par des pluies exceptionnelles.

Quatrième événement climatique extrême subi par la région en moins d'un an, il s'est révélé le plus dévastateur, avec quelque 160 morts et des dizaines de disparus. Sans compter les dégâts gigantesques visibles dans les rues de la capitale régionale Porto Alegre et d'innombrables localités, champs et usines.

Arbustes protecteurs

Or, de 1985 à 2022, le Rio Grande do Sul, dont la production agricole est essentielle pour l'économie brésilienne, a perdu environ 22% de sa végétation autochtone, soit 3,6 millions d'hectares, selon [...]

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