"Les ingrédients de départ sont toujours là": le maire de L'Haÿ-les-Roses appelle à un "sursaut"

"Les ingrédients de départ sont toujours là": le maire de L'Haÿ-les-Roses appelle à un "sursaut"

"Ce n'était pas au niveau". Invité de BFMTV-RMC, Vincent Jeanbrun, maire LR de L'Haÿ-les-Roses, critique la réponse de l'exécutif face aux émeutes intervenues après la mort de Nahel. Il juge que "l'Etat doit aller beaucoup plus loin" et appelle à faire respecter "l'ordre républicain".

Depuis le début de la semaine, de nombreuses violences ont été observées dans sa ville. Point d'orgue des tensions: l'attaque à la voiture-bélier du domicile de l'élu, qui s'est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche.

"Les ingrédients de départ sont toujours là"

"Je réclamais un état d'urgence ou, en tout cas, un état hors du commun", rappelle le maire droite. "On a eu le droit à: 'il faut que les parents se responsabilisent et attention les jeux vidéo, ce n'est pas bien'", tance ce dernier, en référence à des déclarations d'Emmanuel Macron.

"Ce n'était pas au niveau à ce moment-là par rapport à ce que nous vivions sur le terrain", déplore-t-il.

Même si la situation "s'apaise" désormais, les "ingrédients de départ sont toujours là", alerte l'édile. Avant de poursuivre: "Ça fait plusieurs années désormais que durant l'été, on a des tirs de mortier tous les soirs qui empêchent les gens de dormir, qui les rendent fous, qui poussent certains à faire des bêtises, à se faire justice soi-même". La preuve, selon lui, que "l'impunité est là".

"Ce n'est pas cohérent"

"L'État doit aller beaucoup plus loin", poursuit-il, citant également les "budgets politiques de la ville". Lesquels "ont beaucoup baissé dans des endroits qui n'avaient pas de sens", d'après lui. Vincent Jeanbrun prend l'exemple du programme de "réussite éducative", appliqué dans "les quartiers les plus difficiles" de sa commune.

Le principe: "en plus de l'école, on fait de l'aide au devoir, des orthophonistes accompagnent les élèves les plus en difficulté, on a des psychologues etc....", explique le maire. Au départ, l'État payait 60% et nous 40%" pour la mise en œuvre de ce projet, mais ça s'est inversé", souligne-t-il.

"Ce n'est pas cohérent."

"Ordre républicain"

Pour la suite, "on a un défi gigantesque", juge Vincent Jeanbrun, qui appelle à "un sursaut". "Comment on accepte, nous, de redéfinir des éléments fondamentaux qu'on prend pour acquis? Qu'est-ce que c'est, la République? Qu'est-ce que c'est, la démocratie? Qu'est-ce que c'est, la liberté? Qu'est-ce que c'est, l'égalité?", égraine-t-il.

Pour lui, il faut dire à la jeunesse qu'il y a "un ordre républicain, des lois et de l'autorité". "Ce ne sont pas des vilains mots. C'est parce qu'il y a tout ça qu'on peut ensuite avoir de la liberté et de l'égalité".

Article original publié sur BFMTV.com