Ingérences étrangères : Fillon et les « rillettes de la place Rouge »

François Fillon à l'Assemblée nationale, le 2 mai 2023, lors de son audition par la commission d'enquête sur les ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères visant à influencer ou à corrompre des leaders d'opinion ou des partis politiques français.   - Credit:Gauthier Bedrignans/Hans Lucas via AFP
François Fillon à l'Assemblée nationale, le 2 mai 2023, lors de son audition par la commission d'enquête sur les ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères visant à influencer ou à corrompre des leaders d'opinion ou des partis politiques français. - Credit:Gauthier Bedrignans/Hans Lucas via AFP

« Je veux le rappeler : je suis une personne privée et je mène ma carrière professionnelle comme je l'entends. Si j'ai envie de vendre des rillettes sur la place Rouge, je vendrai des rillettes sur la place Rouge. » François Fillon, mardi 2 mai, devant l'Assemblée nationale, n'a reconnu aucune relation dangereuse avec le régime de Vladimir Poutine. Une ligne qu'il défend depuis qu'un rapport du Parlement européen sur les ingérences étrangères l'a, une première fois, mis en cause, en janvier 2022, un mois avant l'agression russe en Ukraine.

Le rapport mentionnait qu'il figurait parmi la liste des administrateurs indépendants de Sibur, géant russe de la pétrochimie. Un groupe notamment contrôlé par Leonid Mikhelson, l'un des oligarques les plus riches de Russie, et Gennady Timchenko, un proche de Poutine.

L'ancien Premier ministre figurait déjà au conseil d'administration de Zaroubejneft, une société d'État russe spécialisée dans le développement et l'exploitation de gisements d'hydrocarbures, notamment à l'étranger. À l'époque, son décret de nomination avait été signé par Mikhaïl Michoustine, le président du gouvernement russe. Des mandats qu'il a abandonnés peu de temps après le début du conflit en Ukraine.

Tribune politique

À l'époque, les députés européens ne l'avaient pas auditionné. Cette fois, à l'Assemblée nationale, François Fillon a pu disposer d'une tribune publique pour faire valoir son point de vue. Le Point l'avait déjà questionné à ce sujet. « Je [...] Lire la suite