INFOGRAPHIES. Votre région va-t-elle perdre ou gagner des habitants d'ici 2070?

Quels départements connaîtront dans les 50 prochaines années l'accroissement le plus important de leur population? Où les plus de 50 ans seront-ils les plus nombreux d'ici 2070? Comment expliquer la résistance démographique des régions de l'ouest et du sud de l'Hexagone?

Dans une étude dévoilée ce vendredi, l'Insee s'est penchée sur les dynamiques démographiques françaises attendues dans les prochaines décennies, s'intéressant aux particularités de chaque territoire. Et selon les conclusions avancées par l'institut de statistiques, c'est avant tout une diminution du nombre de Français présents sur le territoire national qui se dessine.

Un pic à 69,3 millions d'habitants

Selon les experts de l'Insee, l'Hexagone devrait connaître une augmentation de sa population jusqu'en 2044, année d'un possible pic démographique, avant que le nombre de Français présents sur le territoire national ne diminue, soit une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

"En 2018, la population en France était de 66,9 millions d’habitants. L’Insee a révisé fin 2021 le scénario central des projections de population: si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la population en 2044 atteindrait 69,3 millions d’habitants, puis diminuerait pour s’établir à 68,1 millions d’habitants en 2070", écrivent les experts de l'Insee.

Alors que depuis 1995, l'ensemble des régions françaises connaissaient une augmentation de leur population, la situation a commencé à se détériorer dès 2018. Cette année-là, 38 départements avaient déjà atteint leur pic de population. D'ici 2070, ils seront 91.

Comme le montre notre infographie ci-dessus, ce sont des départements du centre de la France qui ont atteint le plus tôt leur pic démographique. Dans la Nièvre, le Cher, l'Indre ou la Creuse, il a été atteint dès 2009, ou avant. À l'inverse, en Ille-et-Vilaine, en Gironde ou dans l'Hérault, le pic démographique ne sera pas atteint avant 2070.

C'est le taux de fécondité qui explique le ralentissement global de l'évolution de la population française. Entre 2018 et 2023, le scénario central de l'indice conjoncturel de fécondité fait état d'1,8 enfant par femme, un chiffre en diminution.

Un scénario inquiétant en Bourgogne-Franche-Comté et en Normandie

La situation diffère cependant grandement selon le territoire étudié. Sur la période analysée par l'Insee, s'étendant de 2018 à 2050, le nombre de Français présents dans deux tiers des régions métropolitaines augmentera à un rythme moins soutenu, voir diminuera pour un tiers des régions.

Selon le scénario central de l'Insee, c'est la Bourgogne-Franche-Comté et la Normandie qui perdront la part la plus importante d'habitants, avec -0,29% d'ici à 2070. Suivies par la région Grand Est (-0,28%), les Hauts-de-France (-0,20%) et le Centre-Val de Loire (-0,13%).

L'Île-de-France, elle, connaîtra une évolution quasi-nulle, de 0,01%. L'Insee précise que Paris fera "figure d'exception" dans la région francilienne, "avec une poursuite de la diminution de sa population, initiée il y a plus d'une dizaine d'années".

L'attractivité de l'ouest et du sud

À l'inverse, certaines régions connaîtront un accroissement de leur population. En métropole, c'est l'Occitanie qui gagnera le plus d'habitants (+0,25%) devant les Pays de la Loire, la Corse, la Bretagne, l'Auvergne-Rhône-Alpes, et la Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les départements d'outre-mer connaîtront eux une augmentation de 0,5% de leurs habitants, avec une croissance marquée en Guyane et à Mayotte, en recul dans les Antilles.

D'après l'Insee, si ces régions de l'ouest et du sud de la France vont parvenir à maintenir un accroissement de leur population, ce n'est pas car leur taux de fécondité sera plus élevé. Mais car leur attractivité permettra de compenser la baisse des naissances.

"Les régions du sud et de l’ouest de la France, plus attractives, parviendraient à maintenir une croissance moyenne de leurs populations grâce aux migrations internes ou internationales", écrivent les experts de l'Insee.

Un "vieillissement de la population"

D'ici 2070, une dynamique va cependant s'appliquer à tous le territoires sans distinction: celle de la recrudescence des seniors. Dans 50 ans, 62 départements auront dans leur population plus de 30% de plus de 65 ans, alors qu'en 2018, aucun département n'avait atteint ce seuil.

"20 millions de personnes auraient 65 ans ou plus en 2070, soit 29 % de la population, contre 20 % en 2018. Ce vieillissement de la population toucherait tous les départements de France métropolitaine dans des proportions importantes", estime l'Insee.

Une dynamique très marquée en Charente-Maritime, dans la Creuse, la Dordogne, le Lot et le Gers. En 2070, plus de 40% de la population de ces cinq départements aura 65 ans ou plus.

Article original publié sur BFMTV.com