INFOGRAPHIE. Assemblée nationale: qui sont les groupes parlementaires les plus proches?

Scrutins publics/ 25 juillet - BFMTV
Scrutins publics/ 25 juillet - BFMTV

À peine un mois de législature et les députés ont déjà eu l'occasion de voter à 149 reprises sur des amendements ou plus largement sur des articles ou des projets de loi. De quoi déjà donner quelques grands enseignements d'une Assemblée nationale très renouvelée, entre un groupe La France insoumise qui a multiplié ces effectifs, l'entrée sans précédent de 89 députés RN et une coalition présidentielle en majorité relative.

Nouvelle assemblée, nouvelles alliances

Depuis 2017, l'exécutif avait pris l'habitude d'examiner les textes en procédure accélérée, assurant une seule lecture au Parlement avant leur adoption. Si ce fonctionnement a bien tourné dans une Assemblée acquise à Emmanuel Macron, il n'est plus possible dans le contexte actuel avec des oppositions qui multiplient les amendements pour peser sur la fabrique de la loi.

Autrement dit, pour faire passer des projets de loi, Élisabeth Borne, la Première ministre, doit être en mesure de bâtir des majorités au cas par cas. De quoi pousser à des alliances parfois baroques. Le projet de loi pouvoir d'achat a été adopté avec les voix de la coalition présidentielle mais aussi celle du RN et des LR.

Mais qui sont les groupes parlementaires qui s'allient le plus souvent? Découvrez la réponse avec notre infographie ci-dessous, tirées des données de Datan, un outil indépendant qui rend compte de l’activité parlementaire des députés et qui informe sur les pratiques de vote et les positionnements des députés.

  • Renaissance, Modem et Horizons : uni à tout prix

Malgré la fragmentation du Parlement et la complexité de la majorité relative, le groupe Renaissance peut compter sur les soutiens infaillibles de deux groupes parlementaires : le Modem et Horizons. Le premier groupe présidé par Jean-Paul Mattei a constamment voté comme la majorité présidentielle, tandis que 98% des votes du groupe Horizons sont semblables à ceux de Renaissance. Le mouvement dirigé par Édouard Philippe a cependant déjà entendre sa différence sur un amendement autour de la compensation de la hausse du RSA pour les départements.

  • Les Républicains, vers une force d'appoint de la majorité présidentielle?

Depuis les débuts de la nouvelle mandature, le groupe de droite désormais présidé par Olivier Marleix s'est montré régulièrement comme un soutien de la majorité présidentielle, malgré leur volonté d'incarner "une opposition solide", d'après Christian Jacob, le patron du parti. Pour Awenig Marié, fondateur de Datan et doctorant en sciences politiques au CEVIPOL, l'analyse des 149 scrutins viennent confirmer les postures et des positions des Républicains:

"Les Républicains ont bien insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas une coalition par alliance stable avec la majorité, mais qu'ils seraient une force d'appoint sur certains textes. De fait, au 25 juillet 2022, le groupe LR a voté en accord avec le groupe de la majorité présidentielle dans 77% des cas, lors de la précédente législature, ce chiffre s'élevait seulement à 35%", précise Awenig Marié.

  • Nupes, une opposition plus frontale

Depuis les législatives, les principaux groupes de gauche réunis sous l'étiquette "Nupes" ont principalement voté en désaccord avec la majorité présidentielle. Ainsi, dans seulement 13 % des cas, les élus LFI-Nupes ont voté comme Renaissance. De leur coté, les députés PS-Nupes sont ceux qui votent le plus en accord avec la majorité, soit dans 20% des 149 scrutins publics.

  • Quelle stratégie pour le RN?

Un mois après la reprise des travaux parlementaires, le groupe d'extrême-droite ne semble pas spécifiquement proche d'un groupe en particulier, même si leur taux de proximité de vote est de 51 % avec Les Républicains. On note quand même que dans 36% des cas les députés RN ont voté comme ceux de la majorité présidentielle.

Article original publié sur BFMTV.com