INFO BFMTV. Jean-Luc Lahaye demande à la justice d'annuler l'une de ses mises en examen pour viol sur mineure

Mis en examen pour avoir eu des relations sexuelles avec deux adolescentes, Jean-Luc Lahaye estime que les accusations portées par l'une des plaignantes ne tiennent pas. La cour d'appel de Paris doit examiner sa demande ce jeudi.

Cela fait plus de deux ans que la justice lui a interdit de se produire sur scène. Jean-Luc Lahaye trouve donc le temps long. Surtout le temps judiciaire. Mis en examen le 5 novembre 2021 pour des viols sur deux adolescentes de 16 et 17 ans, l'interprète de Papa chanteur n'a pourtant pas perdu espoir de faire valoir son innocence.

Selon les informations de BFMTV, il a demandé à la cour d'appel de Paris d'annuler l'une de ses deux mises en examen. La chambre de l’instruction doit examiner sa requête, ce jeudi 27 juin à 9 heures.

Dans ce dossier sordide, la vedette des années 1980 est soupçonnée d’avoir eu des relations sexuelles avec Roxane et Emeline*, alors qu’elles étaient mineures. Dans leurs plaintes, ces deux anciennes fans avaient indiqué avoir été sous l’emprise du chanteur et avoir accepté des rapports souvent teintés de brutalité.

Elles avaient décrit le même mode opératoire: une mise en contact sur Facebook débouchant sur une correspondance érotique, des échanges de photo dénudées avant des rapports physiques. Informées des faits, les mères des deux jeunes filles - également fans du chanteur - ont aussi été mises en cause dans cette affaire.

Le chanteur, lui, a toujours prétendu que les rapports sexuels étaient consentis. Il y a environ un an, il avait demandé aux juges d’instruction d’annuler sa mise en examen concernant les faits dénoncés par Roxane. Et d’être placé sous le statut plus favorable de témoin assisté.

À décharge, il avait mis en avant plusieurs messages envoyés par l’adolescente, mettant en doute sa version de l’histoire. "Je me remémore tes gestes, ta voix. Je puise sans cesse dans ce passé que nous avons en commun, rien n’est plus beau. Je m’ennuie de toi. Je veux ton regard posé sur moi...", pouvait-on lire dans un de ces courriels envoyé il y a plusieurs années et que BFMTV a pu consulter.

"Tu n’es pas un pédophile. Un violeur non plus. Surtout pas! On sait toutes et tous que tu n’es pas le mec à abuser d’une femme sans son consentement", dans un autre dans lequel elle évoquait leur différence d’âge.

Mais les juges d’instruction n’avaient pas été convaincus par la démonstration de l’auteur de Femme que j’aime et avaient refusé de le "démettre" en examen. Jean-Luc Lahaye n’a pas baissé les bras et a donc saisi la cour d’appel pour un nouvel examen de sa demande qui aura lieu, ce jeudi matin. Une audience où la notion d’emprise devrait encore être au cœur des débats.

Comme BFMTV l’avait révélé en novembre 2022, un rapport d’expertise remis à la justice a établi que les deux plaignantes étaient bien "sous l’emprise" du chanteur. En dix points, les deux auteurs avaient décrit, par le menu, les "techniques de sujétion" ayant permis à Jean-Luc Lahaye de mettre les adolescentes sous sa coupe. Allant d’une phase de séduction lors des concerts jusqu’à une période de "harcèlement" conduisant à "une escalade d’injonctions concernant le sexe".

Sauf que ce rapport est aujourd’hui à la poubelle. Selon les informations de BFMTV, la cour d’appel l’a, en effet, annulé en mars dernier pour vice de forme, les deux experts n’ayant pas prêté serment de façon conforme. Un aspect que les avocats de Jean-Luc Lahaye devraient mettre en avant ce jeudi matin. Contactés par BFMTV, ils n’ont pas souhaité commenter cette procédure. Pas plus que l’avocate de Roxane et Emeline. La décision de la cour d’appel devrait être mise en délibéré.

* Les prénoms ont été modifiés

Article original publié sur BFMTV.com