Infirmière tuée à Reims: le suspect considéré irresponsable pénalement dans une autre affaire
Jugé pour une autre affaire d'agression au couteau, en juin 2017, de quatre personnes, l'homme, suspecté d'avoir tué une infirmière en mai au CHU de Reims, a été considéré "irresponsable" par la justice, ce jeudi.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a mis en avant ses "troubles psychiatriques" pour se prononcer en faveur de "l'abolition de son discernement" et ordonnée son hospitalisation complète en soins psychiatriques. Cette décision est conforme aux réquisitions du parquet lors de l'audience début septembre.
Des "bouffées délirantes"
Cette agression s'était déroulée en juin 2017 au Meix-Tiercelin (Marne) dans un établissement d'aide par le travail (Esat) où le suspect, Franck F., 59 ans, travaillait. La chambre avait été saisie par une juge d'instruction en raison d'expertises contradictoires sur l'altération ou l'abolition du discernement.
Le mis en cause, diagnostiqué schizophrène paranoïaque depuis ses vingt ans, avait alterné propos clairs et incohérents à l'audience. Il "souffre d'une maladie psychique qui n'est pas guérissable, il fait l'objet de bouffées délirantes qui parasitent sa conscience", avait expliqué son avocate, Chantal Focachon.
Une possible contre-expertise
Ce Rémois célibataire et sans profession a été mis en examen pour "assassinat" et "tentative d'assassinat" pour son attaque en mai au CHU de Reims, lors de laquelle il a tué une infirmière, Carène Mezino, 37 ans, blessant également une secrétaire pour "se venger" du "personnel hospitalier". Le meurtre de cette infirmière a entraîné une vive émotion dans le monde médical et interrogé sur la sécurité des soignants dans les établissements de santé.
Selon l'avocat du suspect dans cette deuxième affaire, Me Olivier Chalot, une première expertise a conclu à l'abolition du discernement de son client. Les parties civiles "vont certainement demander ou ont déjà demandé une contre-expertise", a-t-il ajouté.