Les infections au Covid-19 font-elles baisser le Q.I.? Une étude britannique le suggère
Une nouvelle information sur la maladie, quatre ans après son apparition. Certaines personnes infectées par le Covid-19 pourraient subir des effets sur leurs facultés cognitives, comme le suggère une étude britannique publiée ce jeudi 29 février dans le New England journal of Medicine, et relayée par Le Parisien.
En suivant près de 112.964 adultes britanniques d'août à décembre 2022, ils ont pu déterminer que certaines personnes infectées puis remises sur pieds en moins d'un mois subissaient une perte de quotidien intellectuel (Q.I.) de l'ordre de trois points. Un effet pouvant se poursuivre dans le temps, jusqu'à un an après l'infection et la guérison.
Pour les personnes souffrant de Covid long, avec des symptômes persistant au moins trois mois, la baisse atteint 6 points de Q.I. et grimpe à -9 points chez les patients ayant subi une hospitalisation. Mais ces baisses bien plus importantes (le Q.I. oscille autour des 100 points) se résorbent en partie pour atteindre le même niveau que celles des infections plus courtes.
"Les participants dont les symptômes persistants se sont résorbés après le Covid-19 avaient une fonction cognitive mesurée objectivement similaire à celle des participants présentant des symptômes de courte durée", pointent les auteurs.
Des incertitudes
Ces enseignements arrivent presque quatre ans après le début de l'épidémie. Mais ils restent parcellaires. "La persistance à long terme des déficits cognitifs et les implications cliniques éventuelles restent incertaines", soulignent les auteurs dans leur compte-rendu.
Ces résultats vont toutefois dans le sens de précédentes études menées sur ce point, après que plusieurs personnes aient fait état d'une forme de brouillard mental: trouble de l'attention, de la mémoire, difficultés à raisonner, etc.
Mais comment expliquer qu'une maladie considérée comme respiratoire puisse atteindre nos fonctions cognitives? "Il est peu probable qu'un seul mécanisme entre en jeu", estime Adam Hampshire, l'un des neuroscientifiques co-auteur de l'étude, s'exprimant auprès du Parisien.
Comme l'a mis en évidence en 2022 Jean-Christophe Corcol, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, des lésions cérébrales pourraient apparaître dans notre système vasculaire en raison de la réponse que notre corps émet pour combattre le virus.