En Indonésie, les sanctions tombent après la bousculade ayant fait 125 morts

Au moins neuf policiers ont été suspendus suite à un mouvement de foule qui a tué 125 personnes dans un stade de la ville indonésienne de Malang ce samedi 1er octobre.
STR / AFP Au moins neuf policiers ont été suspendus suite à un mouvement de foule qui a tué 125 personnes dans un stade de la ville indonésienne de Malang ce samedi 1er octobre.

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Au moins neuf policiers ont été suspendus suite à un mouvement de foule qui a tué 125 personnes dans un stade de la ville indonésienne de Malang ce samedi 1er octobre.

INDONÉSIE - Premières sanctions après l’une des pires tragédies de l’histoire du football. Au moins neuf policiers ont été suspendus ce lundi 3 octobre suite à une bousculade fatale ayant fait 125 morts dont 32 enfants dans un stade de la ville de Malang, dans l’Est de l’île de Java en Indonésie.

« Sur instruction du responsable de la police nationale, le chef de la police de Java orientale (...) a suspendu 9 policiers. Ils font tous l’objet d’une enquête », a déclaré Dedi Prasetyo, le porte-parole de la police nationale. Il précise que 28 policiers au total étaient interrogés et parmi eux, le chef de la police locale a été limogé.

Une centaine de personnes piétinées et asphyxiées

Le drame s’est déroulé ce samedi 1er octobre. Des supporters de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan, après la défaite de leur équipe (3-2) contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale. Dans le mouvement de foule qui a suivi, au moins 125 personnes sont mortes, piétinées ou asphyxiées.

« Selon les dernières données dont nous disposons, sur 125 personnes décédées, 32 sont des enfants, dont le plus jeune est âgé de deux ou trois ans », a indiqué à l’AFP Nahar, un responsable du ministère des Femmes et de la protection de l’enfance.

L’inaction de la police a été révélée par plusieurs supporters. Un témoin a notamment assuré que la police avait refusé d’intervenir. « L’endroit ressemblait à un grand cimetière. Des femmes et des enfants s’entassaient les uns sur les autres », a expliqué Eko Prianto, 39 ans, à l’AFP. « Je me suis précipité vers la police et les soldats pour qu’ils aident. Il n’y avait aucun secouriste en vue. La police n’a pas aidé et un soldat a menacé de me battre ».

Certains ont déploré l’utilisation de la violence et de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. « Il n’y avait rien, pas d’émeutes. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ils ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène », a raconté à l’AFP Doni, un spectateur de 43 ans. « Ce qui m’a choqué c’est qu’ils n’ont pas pensé aux femmes et aux enfants ?  »

Suite à ces témoignages, le porte-parole de la police nationale, Dedi Prasetyo, a indiqué que les enquêteurs analysaient les images de caméras de surveillance du stade pour identifier des « suspects qui ont procédé à des destructions ».

Des excuses et des compensations financières

Mais plusieurs groupes de défense des droits de l’homme exigent maintenant une enquête indépendante et que la police s’explique sur l’utilisation de gaz lacrymogènes dans un espace confiné. « Nous appelons les autorités à conduire une enquête rapide, approfondie et indépendante sur l’utilisation de gaz lacrymogènes au sein du stade, et à veiller à ce que les personnes qui ont commis ces infractions soient jugées publiquement », a déclaré Amnesty International dans un communiqué. « Ces pertes de vies humaines ne peuvent rester sans réponse », a ajouté l’ONG.

À la télévision, le président du club de football de Malang a présenté lundi ses excuses, en pleurs. « En tant que président du club Arema FC, j’endosse l’entière responsabilité pour les incidents qui se sont produits. Je présente mes profondes excuses aux victimes, à leurs familles, aux Indonésiens et à la Liga 1 », la première division locale, a déclaré Gilang Widya Pramana. Son équipe a visité le site du drame ce lundi vêtue de Tee-shirts noirs pour rendre hommage aux victimes et déposer des fleurs, avant de se rassembler sur le terrain pour des prières.

Le président indonésien Joko Widodo a accordé des compensations aux familles des 125 victimes qui ont péri, a annoncé lundi le ministre en charge de la sécurité. « En signe de condoléances, le président va donner 50 millions de roupies (environ 3 300 euros ndlr) pour chaque victime décédée », a déclaré Mahfud MD au cours d’une conférence de presse, ajoutant que les sommes seront versées d’ici deux à trois jours.

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