En Inde, des villageois victimes de la montée des eaux désormais réfugiés climatiques

Le gouvernement de l'Odisha, un Etat du golfe du Bengale, a financé en partie l'installation des anciens habitant du village côtier de Satabhaya à l'intérieur des terres : le premier programme à destination des victimes du changement climatique en Inde.

Banita Behra a vieilli en regardant, impuissante, la mer avancer sur Satabhaya, un village côtier en Inde, et engloutir peu à peu les terres environnantes, désertées par ses habitants désormais reconnus comme réfugiés climatiques. "Nous nous en sortions bien là-bas. Nous pêchions du poisson", se souvient cette Indienne de 34 ans. "Mais la mer s'est approchée et a emporté nos maisons."

"Mais que pouvons-nous faire ?"

Satabhaya est l'un des villages les plus durement touchés de la côte est de l'Odisha, un Etat du golfe du Bengale qui a subi des cyclones et des inondations de plus en plus déchaînés ces dernières décennies. La maison de Behra a disparu sous les eaux, désormais située à 400 mètres du nouveau rivage.

Certains de ses voisins n'ont pas voulu partir et survivent dans des cahutes au toit de chaume au bord de la mer, près des ruines d'un temple hindou dédié à Panchubarahi, une divinité censée protéger des catastrophes naturelles.

L'an dernier, le gouvernement de l'Odisha a annoncé débloquer des fonds pour qu'ils s'établissent à Bagapatia, à 12 kilomètres à l'intérieur des terres, dotant chaque famille d'un petit terrain et de 1.800 dollars pour bâtir une maison.

Selon les autorités, c'était le premier programme à destination des victimes du changement climatique en Inde.

Mais sans mer pour la pêche et sans terres pour l'agriculture à Bagapatia, les nouveaux venus déplorent la perte de leur autonomie. Nombre d'hommes ont préféré partir chercher un emploi d'ouvrier en dehors de l'Etat.

Employé désormais à l'autre bout du pays, le mari de Mme Behra est absent dix mois par an pour subvenir aux besoins de leurs deux enfants. "Il nous manque, certains jours j'ai envie de pleurer", confie-t-elle. "Mais que pouvons-nous faire ?"

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