En Inde, les parents des tireurs olympiques dans le viseur des entraîneurs

Dans les colonnes de l’Indian Express, principal journal anglophone indien, les tireurs qui se préparent à représenter leur pays aux Jeux olympiques 2024 à Paris sont comparés à de “jeunes moines armés”. Le quotidien s’est intéressé à ces sportifs, qui dépassent rarement la vingtaine, dont la principale vertu est de “rester impassibles face à une pression immense”.

Pour les parents en revanche, c’est une toute une autre histoire. Un récit fait d’anxiété et de crise de nerfs. Nombreux sont ceux qui mettent leur vie professionnelle en suspens ou essayent de jongler entre travail et voyages pour accompagner leurs enfants, dans l’espoir de les voir remporter une médaille ou se qualifier pour des tournois. Pourtant, ils ne sont pas toujours les bienvenus sur les champs de tir.

Ils ont même interdiction de se présenter sur les terrains de la National Rifle Association of India (NRAI), la fédération de tir indienne. “Il est conseillé aux parents de laisser les tireurs aux soins des officiels de l’équipe et des entraîneurs désignés par la NRAI pendant les camps d’entraînement et la participation aux compétitions internationales”, lit-on dans un document précisant la politique de l’organisme.

Investissement sans limites

Ce qui, selon l’Indian Express, souligne l’ampleur de la méfiance entre les parents des tireurs et la fédération.

“Ce que les parents qualifient de ‘soutien’, la fédération et les entraîneurs le qualifient de ‘nuisance’.

Les encadrants estiment les parents gênent leur travail. Deepali Deshpande, ancien entraîneur national à la retraite, raconte comment “ils sautaient des tribunes et entraient sur le terrain pendant les stages”.

Cependant, l’hostilité de la fédération ne décourage pas les parents des aspirants olympiques prêts à tout pour réussir.

Pawandeep Samra, père de la médaillée d’or aux Jeux asiatiques Sift Kaur, a choisi de conduire sa fille en voiture sur 1 200 kilomètres plutôt que de prendre l’avion pour lui éviter les tracas d’un voyage avec des armes à feu. Sachin Singh, le père de la tireuse Esha Singh, affirme avoir récemment vécu le “pire voyage de sa vie” à cause des turbulences d’un avion, mais cela “valait la peine” de voir sa fille se qualifier pour les Jeux.

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