Incendies en Grèce: les ordres d'évacuations se multiplient, Rhodes, Corfou et Eubée particulièrement touchées

Incendies en Grèce: les ordres d'évacuations se multiplient, Rhodes, Corfou et Eubée particulièrement touchées

La Grèce continue son combat contre les flammes, huit jours après les premiers départs de feu. Plusieurs parties du pays sont actuellement touchées dont trois îles touristiques: Rhodes, Corfou et Eubée où les incendies sont particulièrement ravageurs.

À Rhodes, en face des côtes turques, où la situation perdure depuis plus d'une semaine, plus de 266 pompiers -dont des forces turques et slovaques- tentent toujours de circonscrire l'incendie. Plus de 13.000 hectares ont été brûlés selon l'institut Copernicus. Des dégâts visibles depuis l'espace.

Alors que l'île a été le théâtre d'une opération sans précédent ce week-end - environ 33.000 touristes et habitants ont été mis à l'abri - les ordres d'évacuation se multiplient ce mardi. Plusieurs sont prononcés par heure. Les autorités grecques appellent par exemple les habitants de Vati et de Genati à se diriger vers Lindos, à l'ouest.

Mêmes mesures du côté de Corfou, une île prisée des touristes au sud de l'Albanie où les personnes sont également invitées à fuir les flammes.

Les touristes quittent le pays

Plus de 2000 vacanciers ont pu quitter le pays par avion lundi, après avoir parfois "marché plus de onze heures pour échapper aux flammes" comme témoigne une famille allemande au micro de BFMTV. D'autres attendent toujours de se faire évacuer et campent à même le sol de l'aéroport de Rhodes. Près de 200 personnes sont aussi hébergées dans des écoles ou des gymnases, où des bénévoles grecs leur viennent en aide.

"On a immédiatement mobilisé le personnel de l'école et des dizaines de bénévoles se sont manifestées pour aider", explique à l'AFP le directeur de l'établissement, Kyriakos Kyriakoulis.

La grogne monte toutefois du côté grec, souligne Franceinfo. Des critiques s'élèvent sur le manque de préparation des politiques d'évacuation, parfois chaotiques.

Un Canadair s'écrase sur l'île d'Eubée

À Eubée, à une centaine de kilomètres d'Athènes, la lutte contre l'incendie a fait des victimes. Un Canadair grec avec "au moins deux personnes à bord" s'est écrasé ce mardi alors qu'il luttait contre un incendie de forêt dans le sud de l'île.

Alors qu'un foyer s'est déclaré sur l'île d'Evia, près de la capitale Athènes, un quatrième front inquiète les pompiers près d'Aigio, dans l'ouest du Péloponnèse.

"Face à ce que la Méditerranée, 'hotspot' du changement climatique affronte, il n'y a pas de solution magique, sinon on l'aurait appliquée", a souligné le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, en assurant que "seul un effort coordonné" des autorités pouvait "réduire les conséquences de la crise climatique".

L'homme d'Etat a imputé les feux de forêts qui ravagent son pays à la crise climatique. "La lutte contre les incendies sera toujours difficile car nous vivons les répercussions de la crise climatique, a-t-il estimé. Nous avons devant nous un été difficile."

Un mercure encore bien trop élevé

En effet, le thermomètre ne redescend pas. Des maximales de 44°C sont attendues dans le centre du pays ce mardi, selon la météo nationale EMY.

La Grèce, pourtant coutumière des vagues de chaleur estivales, connaît l'une des plus longues canicules de ces dernières années. Ces très fortes températures combinées à des vents forts, allant parfois jusqu'à 60 km/heure en mer Egée, forment "un cocktail explosif".

Des orages et une "baisse de 6 à 8°C" prévus mercredi dans le centre et l'ouest du pays par l'agence météorologique grecque donnent l'espoir d'une accalmie.

Article original publié sur BFMTV.com