Immigration, asile : vous prendrez bien une grande Lellouche d'intox ?

Pierre Lellouche à l'Assemblée nationale, en mai 2013.

Mardi, sur les bancs de l'Assemblée nationale, le député UMP de Paris s'est livré à un grand numéro de n'importe quoi, enchaînant chiffres bidons et contre-vérités

Un sinistre festival. Mardi soir, lors de l’examen du projet de réforme de l’asile, le député UMP de Paris Pierre Lellouche a empilé à un rythme frénétique approximations, chiffres faux et âneries à propos de l’immigration et l’asile. Revue de détail.

2 millions d’immigrés supplémentaires en 10 ans ? 8 millions en 40 ans ?

«La France subit un flux migratoire sans précédent dans son histoire par son ampleur et sa durée, de l’ordre de 200 000 entrées légales par an en moyenne. […] Deux cent mille entrées légales par an pendant dix ans, cela fait deux millions de personnes ; multipliées par quarante ans, cela fait huit millions de personnes, sans compter les enfants de ces dernières !»

DÉSINTOX. C’est simple, rien n’est juste dans cette grossière démonstration chiffrée. L’Insee a rendu publique une étude sur les flux migratoires. On y apprend, comme le dit Pierre Lellouche, que 200 000 immigrés sont bien entrés sur le territoire chaque année entre 2004 et 2012. Mais on y comprend (au bout de dix lignes de lecture) que la multiplication faite par le député n’a pas de sens, puisque chaque année, environ 60 000 immigrés quittent le territoire «par exemple à la fin de leurs études ou de leur séjour professionnel en France». Compter les entrées sans compter les sorties, c’est plutôt une habitude du FN. En meeting à Strasbourg en 2012, Marine Le Pen, se basant sur le même chiffre de 200 000 entrées annuelles (et le même raisonnement fallacieux) déclarait : «On ne peut pas accueillir un million d’immigrés en cinq ans !»

Non content d’ignorer les départs, Lellouche postule également que le nombre d’arrivées est stable à 200 000 entrées annuelles depuis quarante ans. C’est inexact. Les statistiques sur les flux migratoires en France ont connu diverses ruptures qui les rendent difficiles à évaluer, mais les (...)

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