“Imaginez s’il n’y avait que des Blancs dans l’équipe allemande” : la vice-présidente du Bundestag hors-jeu

Mercredi 19 juin, 23 heures, Stuttgart. Tout semble sourire à la Nationalmannschaft, qui vient de remporter le deuxième match de son Euro face à la Hongrie (2-0). “Une fois n’est pas coutume, le onze allemand n’aura pas été éliminé au premier tour de ce tournoi”, annonce même avec soulagement la Süddeutsche Zeitung, rappelant la cruelle désillusion subie par Toni Kroos et les siens lors de leur élimination dès le premier tour au Qatar, à l’occasion de la Coupe du monde 2022.

Mais c’est dans l’ivresse des célébrations de la veille que naît la polémique du lendemain. “Cette équipe est vraiment formidable. Imaginez un peu s’il n’y avait que des joueurs allemands blancs”, a écrit après le match sur X Katrin Göring-Eckardt, membre écologiste de la présidence du Bundestag, en accompagnant son message de plusieurs émojis arc-en-ciel. Le tollé est immédiat dans la presse conservatrice.

“Évaluer des footballeurs en fonction de leur couleur de peau, ça doit être ça, le prétendu progressisme. Également connu sous le nom de ‘racisme’ dans d’autres cercles”, écrit dans un commentaire Die Welt.

Le message de Katrin Göring-Eckardt a également provoqué des remous au sein de la coalition tripartite aux manettes à Berlin. Wolfgang Kubicki, à la fois membre de la présidence de la chambre basse et du FDP, parti libéral faisant également partie de l’alliance menée par le chancelier Olaf Scholz, a déclaré qu’il trouvait “franchement inquiétant que les gens en Allemagne soient jugés selon leur couleur de peau” dans un message relayé par le tabloïd Bild.

Le message de l’écologiste a très vite été effacé et remplacé par un autre. “Ai supprimé mon tweet. Désolée de l’avoir formulé comme ça. Ce qui m’a énervée, c’est que 21 % des Allemands trouvent que ça serait mieux qu’il y ait plus de ‘Blancs’ dans l’équipe nationale”, a tenté de rectifier Katrin Göring-Eckardt, en joignant un visuel présentant le défenseur allemand d’origine ivoirienne Jonathan Tah, accompagné d’un message rassembleur.

Quant au chiffre cité par la politique, il fait référence à un récent sondage selon lequel près d’un Allemand sur cinq voudrait voir plus de joueurs blancs au sein de l’équipe nationale. Une proportion qui a choqué, dans un pays où l’extrême droite connaît une progression ininterrompue depuis plusieurs années.

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