Les IA ne savent pas dessiner les mains, voici pourquoi

Si comme le dit Kant, « la main est la part visible du cerveau », il est clair que les intelligences artificielles ont une piètre estime de leurs maîtres humains. Ces derniers mois, les IA graphiques - qui produisent toutes seules des images aux frontières de la photo et de la peinture, imitant parfois très finement la réalité - ont fait leur apparition aux côtés du célèbre ChatGPT. Leurs créations s’amoncellent, plus surprenantes les unes que les autres.

Mais il est un domaine que ces programmes ne maîtrisent pas encore, et il concerne malheureusement le corps humain. Les IA peinent en effet à tracer les contours de nos mains et de nos doigts dans toute leur complexité. Un écueil qui débouche, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, sur un véritable musée des horreurs.

La faute aux données

Rien de vraiment mystérieux dans ces échecs répétés à n’attribuer que cinq doigts aux sujets humains. La main, comme le diront les peintres du dimanche comme les maîtres aguerris, est l’une des parties du corps la plus complexe à dessiner correctement. Pas de raison alors que les intelligences artificielles ne passent pas par les mêmes difficultés. En quelques mois, leurs progrès sur le reste du corps ont été indéniables : reste le terrible tracé de la main.

Mais une partie du problème tient également à la façon dont sont nourris ces programmes. Comme l’explique ainsi sur son blog le spécialiste des IA Jim Nightingale, les images inventées par les Stable Diffusion ou Mid Journey s’inspirent des milliards de données graphiques que les codeurs et les utilisateurs leur fournissent. Or, sur les photos, nos mains sont rarement pleinement visibles et bien souvent comme attachées à un objet ou à une autre main. Pas facile pour un logiciel de création qui n’a pas d’idée définie de ce qu’est un corps humain.

Enfin, si la bizarrerie d’une main à quinze doigts est indéniable, il y a un peu de nous-mêmes dans ce débat. L’homme est obsédé par les mains, qu’il regarderait autant que le visage pour prendre des informations sur la personne à qui il s’adresse, comme le démontrait cette étude de 2006. Le moindre détail étrange d’une main nous saute donc aux yeux comme le nez au milieu de la figure. Pas de chance pour les IA.

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