"Huit et demi", "Un homme et une femme": Anouk Aimée en cinq films emblématiques

Une icône s'en est allée. L'actrice Anouk Aimée, figure du cinéma d'auteur des années 1960, vient de s'éteindre ce mardi 18 juin à l'âge de 92 ans, a annoncé sa fille Manuel Papatakis sur les réseaux sociaux. La comédienne, qui disait vivre le cinéma "comme une rencontre amoureuse", laisse une filmographie emblématique d'une époque.

La comédienne a tourné à de nombreuses reprises sous la direction de Claude Lelouch, dont elle est devenue l'une des actrices fétiches, de Jacques Demy ou encore de l'Italien Federico Fellini. Très prolifique dans les années 1960, où elle est apparue dans plus d'une vingtaine de films, elle a ralenti le rythme durant les décennies suivantes.

Sans jamais abandonner les plateaux pour autant: son dernier film, Les Plus belles années d'une vie, suite d'Un homme et une femme, date de 2019.

La dolce vita, de Federico Fellini (1960)

Anouk Aimée y campe Maddalena, une mondaine de la bourgeoisie romaine. Elle devient la maîtresse du personnage principal, un journaliste de la presse à scandale incarné par Marcello Mastroianni, fiancé à une autre.

Ce long-métrage découpé en saynètes constitue l'un des premiers grands succès d'actrice d'Anouk Aimée. Palme d'or du Festival de Cannes 1960, il a traversé l'Atlantique pour remporter l'Oscar des meilleurs costumes en 1962.

Lola, de Jacques Demy (1961)

Il s'agit du premier chapitre d'une trilogie du réalisateur, poursuivie par Les Parapluies de Cherbourg en 1964 et Model Shop en 1969. Dans ce film, où les destins de plusieurs personnages s'enchevêtrent, Anouk Aimée incarne le rôle-titre. Lola est le nom de scène de Cécile, danseuse et chanteuse dans un cabaret de Nantes, fréquenté par les marins de passage. Elle attend depuis sept ans le retour de son grand amour, Michel, parti faire fortune outre-Atlantique alors qu'elle était enceinte de leur fils, qu'elle élève seule.

Huit et demi, de Federico Fellini (1963)

Dans ce film, Marcello Mastroianni incarne un réalisateur dépressif dont les rêves et souvenirs se mêlent à la réalité. Anouk Aimée, âgée à l'époque de 31 ans, prête ses traits à l'épouse du cinéaste; elle le rejoint par surprise sur les lieux d'un tournage, suivie de près par sa maîtresse jouée par Claudia Cardinale.

Ce long-métrage a bénéficié d'un rayonnement international, qui l'a mené jusqu'à Hollywood: Huit et demi a été sacré meilleur film en langue étrangère lors de l'édition 1964 des Oscars.

• "Un Homme et une femme", de Claude Lelouch (1966)

Sans doute l'un des films les plus emblématiques de la carrière d'Anouk Aimée, et le plus célèbre de la dizaine de long-métrages qu'elle a tournés pour Claude Lelouch.

L'actrice y donne la réplique à Jean-Louis Trintignant; ils incarnent Anne Gauthier et Jean-Louis Duroc, deux veufs qui tombent amoureux l'un de l'autre à Deauville. Poignant, romantique et réaliste, tourné avec une équipe et des moyens ultra-réduits, ce long-métrage a obtenu la Palme d'or du Festival de Cannes en 1966 et l'Oscar du meilleur film étranger l'année suivante.

Sa chanson éponyme est rendue célèbre par ses paroles "dabada-bada badaba-daba", déformées dans la mémoire collective en "chabada-bada".

Claude Lelouch retrouvera ces deux personnages à deux reprises avec des suites, Un homme et une femme: vingt ans déjà (1986) et Les Plus belles années d'une vie (2019). Le duo d'acteurs répondra présent à chaque fois.

• "Le Rendez-vous", de Sidney Lumet (1969)

Le succès d'Un homme et une femme ouvre les portes d'Hollywood à Anouk Aimée. Elle tourne pour Sidney Lumet au côté d'Omar Sharif. L'histoire d'un avocat italien qui s'éprend d'une jeune femme au regard triste, la belle Carla, mannequin dans une grande maison de couture. Il l'épouse mais sa jalousie maladive et ses doutes sur une double vie de la jeune femme vont conduire au drame. Le thème d'Othello transposé dans la Rome contemporaine.

Article original publié sur BFMTV.com