Huile réutilisée en biocarburant : il y a un cobra dans la pièce

De l'huile de palme usagée et récoltée en Indonésie pour être réutilisée, notamment comme carburant.  - Credit:Dita Alangkara/AP/SIPA
De l'huile de palme usagée et récoltée en Indonésie pour être réutilisée, notamment comme carburant. - Credit:Dita Alangkara/AP/SIPA

Avez-vous déjà entendu parler de « l'effet cobra ? C'est par ce nom menaçant que les spécialistes désignent un mécanisme économique indésiré, quand une politique publique produit des effets précisément contraires à ce pour quoi elle a été conçue. En cause : les réactions opportunistes des acteurs économiques au nouveau mécanisme.

D'où ce nom venimeux vient-il donc ? Du temps de l'Empire britannique, l'Inde est infestée de cobras. L'administration coloniale, adepte sans doute des politiques économiques incitatives, propose d'accorder une récompense à quiconque rapportera des dépouilles de serpents. La mesure porte d'abord ses fruits et la population se prend de goût pour la chasse. Passé quelques mois, pourtant, le nombre de cobras réaugmente en flèche : motivés par la récompense, certains habitants rusés se sont mis à élever des cobras pour mieux pouvoir les échanger. La récompense est suspendue, certains reptiles sont libérés, c'est la catastrophe. « L'effet cobra » est né.

Boom des biocarburants

Aujourd'hui, l'économie circulaire est une nécessité impérieuse. Au nom de la durabilité, elle commande de concevoir les déchets d'hier comme des coproduits, et de valoriser tout ce qui peut l'être. Avril, comme beaucoup d'autres acteurs, s'est de longue date engagé dans cette voie. Pourtant, cette nouvelle donne économique produit des effets de bord que nous ne pouvons plus ignorer.

À LIRE AUSSI Le carburant durable : pas d'autre choix pour les compagnies aériennesL [...] Lire la suite