Hugo Clément se justifie après un débat à Valeurs Actuelles

Journaliste et militant pour la cause animale et l’écologie, la participation d’Hugo Clément à un débat de Valeurs actuelles a provoqué l’indignation d’une partie de la classe politique.
Journaliste et militant pour la cause animale et l’écologie, la participation d’Hugo Clément à un débat de Valeurs actuelles a provoqué l’indignation d’une partie de la classe politique.

POLITIQUE - Une participation qui pose question. Le journaliste et militant écologiste Hugo Clément a été contraint de sortir du silence après les nombreuses critiques qui ont suivi sa participation à un débat organisé par l’hebdomadaire ultra-conservateur Valeurs actuelles jeudi 13 avril.

Chez les écologistes comme à gauche, la venue du journaliste à cet événement où il a notamment débattu avec le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, ne passe vraiment pas. Raison pour laquelle Hugo Clément a clarifié ce vendredi 14 avril les raisons qu’ils l’ont motivé à se rendre, la veille, au Grand débat des valeurs Volume 2.

Et d’emblée, le journaliste porté sur la défense de la cause animale donne le ton au lendemain de sa participation : « Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter ». Il s’adresse d’ailleurs à ces principaux détracteurs, « du milieu de l’écologie politique ou de l’extrême gauche » pour qui « il ne faudrait pas débattre avec l’extrême droite, mais la combattre ».

Une vision politique jugée « affligeante » et considérée comme de l’entre-soi pour le journaliste révélé par Le Petit journal de Yann Barthès. « Qu’on le veuille ou non, Marine Le Pen a recueilli 41 % des suffrages exprimés lors de la dernière présidentielle. Cela représente 13 millions de citoyens. Ne pas leur parler n’est pas une option envisageable », explique-t-il. « C’est pour cela que l’écologie a du mal à progresser en dehors d’un petit cercle ».

Hugo Clément tient également à justifier le bien-fondé de son débat organisé avec le président du RN. « En quoi confronter ses arguments avec Jordan Bardella est-il nuisible à la cause environnementale ? Le programme du RN est quasi vide aujourd’hui sur ces questions. Que risque-t-on à essayer de transmettre des chiffres, des constats, des solutions ? », tient à faire remarquer le militant, au nom de la sensibilisation du plus grand nombre aux questions écologistes.

Parmi ces arguments, Hugo Clément veut aussi mettre en avant le paysage électoral de l’extrême droite et notamment du RN, « un parti dont l’électorat est particulièrement jeune et issu des classes populaires. Deux catégories qui seront touchées plus fortement que les autres par les enjeux climatiques ».

Une venue sous condition

Hugo Clément révèle aussi avoir conditionné sa venue au débat de Valeurs actuelles « au fait qu’un don soit fait à une association de défense des animaux ». Et d’après lui, l’hebdomadaire ultra-conservateur aurait honoré sa part du contrat auprès de la Fondation Brigitte Bardot.

Également conscient des critiques contre l’association fondée par l’actrice française devenue proche du mouvement de Marine Le Pen, il défend toutefois « une super asso très mobilisée sur le terrain contre l’élevage intensif, la corrida, ou les chasses cruelles ». « Et les gens qui l’accusent d’être ’raciste’ ne connaissent ni son travail pour les animaux ni ses bénévoles dévoués », ajoute-t-il.

Enfin, Hugo Clément ne manque pas de tacler certains de ceux qui l’ont ouvertement critiqué ces dernières heures, notamment Aurélien Taché, député écologiste du Val-d’Oise qui avait ouvertement attaqué le journaliste sur Twitter en l’accusant d’être « la caution écologiste de l’extrême droite ».

Le député l’avait une nouvelle fois critiqué pour son choix de soutenir la Fondation Brigitte Bardot. « Je résume : comme Brigitte Bardot, je suis à prêt à cheminer avec des racistes, homophobes et antisémites, pour défendre les droits des animaux », a-t-il écrit sur Twitter ce vendredi.

D’autres comme la députée La France insoumise Nadège Abomangoli avait également critiqué la venue du journaliste à cette soirée où étaient également invités l’ancien Premier ministre Manuel Valls, l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy ou encore la journaliste et présentatrice sur CNews Christine Kelly. La députée a d’ailleurs qualifié la démarche d’Hugo Clément d’« éco fascisme ».

Sandrine Rousseau, directement visée par Jordan Bardella lors du débat face à Hugo Clément a également tenu à s’exprimer. À la fin de son échange avec Hugo Clément, le patron du RN avait déclaré : « Si l’écologie politique veut mener son combat à bien, il faudrait peut-être moins de Sandrine Rousseau et un peu plus d’Hugo Clément ».

Sans s’en prendre à Hugo Clément directement, la députée écologiste a surtout jugé l’écologie incompatible « avec un projet raciste et national » et dénonce « une certaine illustration du combat politique » qu’elle mène.

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