Hugo Clément dénonce le lapin posé par Agnès Pannier-Runacher, son entourage répond

La ministre déléguée à l’Agriculture a annulé « au dernier moment » sa participation à une émission de France 2 consacrée à la crise agricole.

POLITIQUE - Esquive ou contrainte d’agenda ? La ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher a annulé mercredi 21 février sa participation à une émission consacrée à la crise agricole sur France 2 présentée par Hugo Clément. Le journaliste s’en émeut mais le cabinet de ministre se défend en évoquant un planning chargé.

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L’émission Nos grandes décisions diffusée en deuxième partie de soirée devait réunir des professionnels du secteur agricole, des scientifiques, un restaurateur ainsi que Théo Grateloup. Ce dernier, fils d’une propriétaire de centre équestre atteint de graves malformations, a obtenu en mars 2022 le feu vert de la justice pour être indemnisé après la reconnaissance d’un lien direct entre les pathologies dont il souffre et l’utilisation par sa mère de glyphosate alors qu’elle était enceinte, une première en France.

« On devait avoir parmi nos invités la ministre déléguée à l’Agriculture qui avait accepté de venir pour dialoguer avec les agriculteurs et répondre à leurs questions. Au dernier moment, on vient d’apprendre qu’elle annule », a indiqué Hugo Clément sur X. « On était entre gens raisonnables » et « il n’y avait pas de piège pour la ministre » pour la ministre, souligne Hugo Clément auprès du Parisien. « Mais les agriculteurs sont en difficulté et, parfois, les difficultés font poindre l’énervement », ajoute-t-il.

Le journaliste précise que la même invitation a été faite à Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, Christophe Béchu, à la Transition écologique et à la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot qui tous ont décliné.

« Il n’est pas possible d’honorer certaines invitations »

Contacté par Le HuffPost, le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher dément toute volonté d’esquiver un débat potentiellement houleux. « Comme cela arrive parfois avec un agenda ministériel, il n’est pas possible d’honorer certaines invitations. Nous avons proposé à Hugo Clément une solution de remplacement - ce qu’il omet de préciser - qu’il a refusée », assure-t-on.

Avant l’inauguration du Salon de l’Agriculture par Emmanuel Macron samedi 24 février, le gouvernement a multiplié les annonces pour désamorcer la crise et éviter des séquences houleuses. Suspension du plan Écophyto sur les pesticides, inscription de la souveraineté alimentaire dans la loi, nouvelle loi Égalim pour assurer de meilleurs revenus…

Interrogée sur franceinfo, Agnès Pannier-Runacher a refusé de reconnaître un « retard à l’allumage » du gouvernement, alors que la colère du monde agricole gronde depuis plusieurs mois. Mais « on a parfois tendance à vouloir faire des choses qui sont trop précises sans tenir compte de la réalité du terrain », a-t-elle concédé sur le volet de la simplification administrative, une revendication phare des agriculteurs.

Anciennement chargée de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a rejoint le ministère de l’Agriculture à la faveur du remaniement après la nomination de Gabriel Attal à Matignon. Ses missions portent sur la planification écologique du secteur agricole, les enjeux énergétiques, les industries agroalimentaires et l’innovation et la recherche.

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