« Homo Vini Vitis » ou l’art de découvrir le vin par l’histoire

Penser le vin n'est pas une faiblesse. De ce point de vue, l'essai Homo Vini Vitis paraît le plus intéressant que nous ayons eu entre les mains cette année et même quelques précédentes. D'abord, c'est un livre qui respire le plaisir : celui d'écrire, celui de partager une érudition jamais obséquieuse, toujours à la portée de chacun, celui enfin de mélanger savoir et humour. Se mettre à la portée, parler simplement est le signe des plus grands historiens, des Georges Duby, Jacques Le Goff, Emmanuel Leroy Ladurie…

Le sabir cache souvent l'approximation et révèle le désir de se faire flamber plus que le sujet. Mais Jaques Maby ne fait ici pas seulement œuvre d'historien. Il nous semble davantage un formidable assembleur, on dirait, en Champagne, un remarquable chef de cave.

Dérouter

Il s'en excuse presque dès l'introduction : « La démarche qui guide cet essai risque ainsi de surprendre quelques acteurs du monde scientifique par son caractère transdisciplinaire, mais la recherche est ainsi faite : soit on pousse sa spécialisation dans une voie thématique et méthodologique resserrée […], soit on vise un large objet thématique dans toutes ses dimensions et, au risque de passer pour un “touche-à-tout, bon à rien”, on s'oblige à une multiplicité d'approches disciplinaires qui peut dérouter, inquiéter peut-être même quelques spécialistes. »

Ainsi donc, il joue du piano debout, ce qui lui permet d'user d'un bien plus vaste clavier, où se mêlent histoire, bien sûr, géogr [...] Lire la suite