"Historique et inédit": les sapeurs-pompiers en grève ce jeudi pour de meilleures conditions de travail

Les professionnels du SDIS ont déposé un préavis de grève ce jeudi 16 mai, avec notamment une manifestation à Paris. Ils dénoncent un manque d'effectifs, une rémunération trop faible et des missions qui pallient les manquements d'autres services.

Pour la première fois, les neuf organisations syndicales qui représentent les sapeurs-pompiers en France s'unissent ce jeudi 16 mai, et appellent à une journée de grève. À Paris, un rassemblement est prévu dès 14 heures, place de la République.

Dans leur communiqué, les syndicats abordent la question de la rémunération, celle d'une revalorisation de la prime de risque et d'une prime pendant les JO 2024, comme pour les policiers. Les sapeurs-pompiers, eux, dénoncent des missions qui ont changé au fil des années, bien éloignées des incendies.

Jules, pompier depuis une quinzaine d'années, a fait part à BFMTV de ces "missions qui n'ont plus rien à voir avec ce qu'on faisait il y a quelques années: du malaise à domicile, la chute de trottinettes dans la rue, bagarres, agressions, ivresse sur la voie publique..."

En manque d'effectifs, Jules a constaté qu'il y a "de plus en plus d'interventions et de moins en moins de pompiers, donc c'est fatigant".

Au micro de RMC, Sébastien Delavoux, pompier et animateur du collectif CGT SDIS, témoigne également de cette évolution de la profession, avec "beaucoup de secours à personne plutôt que de l'incendie". "C'est aussi beaucoup de contraintes au niveau des procédures et des nouveaux risques (...) Quand il y a des feux, ils sont souvent plus dangereux", a-t-il souligné.

Les sapeurs-pompiers dénoncent aussi le fait d'assurer des missions qui incombent à d'autres services publics, qui se défaussent sur eux, car également en sous-effectifs.

"On est à 5 millions d'interventions par an. Les pompiers sont là, c'est le dernier numéro qui répond tout le temps (...) Les pompiers assurent beaucoup de transports, à défaut d'autres services publics", a expliqué le syndicaliste.

Les syndicats attendent également "un engagement de l'État" en matière de "santé et qualité de vie au travail". Pour BFMTV, Rémy Chabbouh, sapeur-pompier et secrétaire national SUD SDIS, rappelle que les sapeurs-pompiers ont aujourd'hui "une espérance de vie de sept ans en dessous de la moyenne française".

"Lorsqu'on prend les statistiques nationales du cancer de la prostate, on les détecte à 73 ans en moyenne au niveau national. C'est 53 ans chez les sapeurs-pompiers", regrette-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com