Heurts à Alger après un défilé anti-Charlie Hebdo

ALGER (Reuters) - Des heurts ont éclaté vendredi à Alger entre policiers et manifestants à la fin d'une marche de protestation contre la publication par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo d'une nouvelle caricature du prophète Mahomet. A la fin du défilé, des manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles dans des rues proches du front de mer de la capitale algérienne. Plusieurs policiers ont été blessés. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées. Deux dirigeants islamistes, Ali Belhadj et Hamadache Zeraoui, ont été interpellés pour organisation illégale de défilé dans la capitale, où les manifestations sont en principe interdites, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Plusieurs centaines de personnes, dont des femmes et des enfants, avaient auparavant défilé dans le calme à travers Alger en criant "Dieu est grand", chantant et brandissant des pancartes où était écrit en français et en arabe: "Je suis Mahomet", allusion au "Je suis Charlie" utilisé en France après l'attentat du 7 janvier contre l'hebdomadaire satirique français. "C'est ma religion. Je suis avec mon prophète et ils l'ont critiqué", a déclaré Mohammed Rechache, conducteur de camion, qui manifestait avec son jeune fils. L'attaque contre Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts, a été perpétrée par deux frères Français d'origine algérienne, Chérif et Saïd Kouachi. La une du premier numéro de Charlie Hebdo paru après l'attentat montre une caricature du prophète la larme à l'oeil tenant une pancarte "Je suis Charlie", dessin considéré par certains comme une nouvelle provocation. "Nous sommes contre ceux qui critiquent le prophète Mahomet, mais nous sommes aussi contre le terrorisme", a déclaré Salem Benzamia, un étudiant qui portait une pancarte en anglais. (Patrick Markey; Danielle Rouquié pour le service français)