Hervé Le Corre : une autre façon d'écrire sur le monde d'après

Ci-dessus, le Garden City Polo Club de Bangkok à l’abandon. Une scène de désolation évoquant le monde imaginé par Hervé Le Corre dans « Qui après nous vivrez », son dernier livre, où il décrit notre civilisation ayant basculé dans les ténèbres et le chaos. - Credit:CATERS/SIPA
Ci-dessus, le Garden City Polo Club de Bangkok à l’abandon. Une scène de désolation évoquant le monde imaginé par Hervé Le Corre dans « Qui après nous vivrez », son dernier livre, où il décrit notre civilisation ayant basculé dans les ténèbres et le chaos. - Credit:CATERS/SIPA

«Voilà qu'il neige chez moi, à Bordeaux. Je te le dis : c'est une période bizarre ! » glisse Hervé Le Corre à Alain Deroudilhe, son attaché de presse. L'homme discret est sorti du train, dans un Paris glacial, le matin même. Auteur d'une quinzaine de polars, il s'est taillé une solide réputation dans le milieu du roman noir français, récoltant plusieurs prix prestigieux. Mais Qui après nous vivrez, son dernier roman, fait craquer les coutures du genre.

Qui après nous vivrez n'est pas un roman policier, mais post-apocalyptique. Ce genre, qui imagine la survie de l'humanité après l'effondrement des sociétés, Hervé Le Corre l'affectionne depuis qu'à 12 ans, en 1967, il a visionné l'adaptation par Sidney Salkow de Je suis une légende, roman de science-fiction publié par Richard Matheson en 1954, sur le petit écran en noir et blanc de la télévision familiale. Son héros vit dans un monde hanté par des zombies noctambules. « Il roule dans une petite voiture décapotable à travers les rues vides de Los Angeles, une mitraillette Sten posée sur le siège avant. Les papiers s'envolent sur son passage. J'en ai gardé une fascination pour les solitudes absolues, les civilisations détruites, les villes désertes… » confie-t-il.

Humilité. Au moment de la promotion de Dans l'ombre du brasier, en 2019, Hervé Le Corre confessait faire des orgies de fiction « post-apo ». L'année suivante, le Covid met le monde à l'arrêt. Le premier jour du confinement, l'homme sort faire ses cours [...] Lire la suite