Hellfire R9X « flying ginsu », le missile qui a tué Ayman al-Zawahiri

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Représentation du modèle de missile Hellfire R9X sur la base des visuels fournis par l’armée américaine au Wall Street Journal (Capture écran YouTube/News Direct).

INTERNATIONAL - Tir millimétré. Après l’opération militaire américaine ayant entraîné la mort d’Ayman al-Zawahiri, les détails sur la mort de l’actuel chef d’Al-Quaïda émergent. Tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan, l’Égyptien qui dirigeait jusqu’alors l’organisation terroriste a été la cible d’un tir de drone très précis, selon les informations dévoilées ce mardi 2 août.

« La frappe a finalement été menée (...) par un aéronef sans pilote. Deux missiles Hellfire (sont tirés sur) Ayman al-Zawahiri, qui est tué », a ainsi dévoilé un haut responsable américain.

Pour mener à bien cette mission, les États-Unis ont décidé d’opter pour une arme peu connue mais dont l’efficacité serait redoutable. Afin de faire le moins de victimes collatérales possible, l’opération a été menée à l’aide du fameux missile Hellfire R9X, selon les éléments de contexte dévoilés autour de la fin de cette traque.

Alors qu’il était positionné sur son balcon, dans une maison d’un quartier aisé de Kaboul, Ayman al-Zawahiri, a été la seule victime de cette frappe de drone « selon de multiples sources de renseignement » citées par le même haut responsable américain. Pas un civil, ni les membres de la famille du chef terroriste n’ont été touchés, alors qu’ils vivaient à seulement quelques mètres.

Les talibans font alors état d’une roquette ayant touché une maison vide. Pourtant, la cible visée par les États-Unis après des années de traque a bel et bien été touchée, sans le moindre effectif militaire au sol.

« Bombe ninja »

Une mission rendue possible par l’utilisation de ces missiles Hellfire R9X « flying ginsu », du nom d’une marque américaine de couteaux inspirés du Japon, mais également surnommés « bombes ninja » pour la précision avec laquelle cette arme touche sa cible sans faire de dégâts collatéraux à la manière d’une étoile de lancer, généralement utilisée par les ninjas.

Cette version modifiée du missile américain Hellfire AGM-114 développée sous l’administration Obama serait dépourvue de charge explosive mais dotée de six lames qui se déploient avant l’impact pour découper sa cible sans effet de souffle. Une photo de la voiture d’une cible supposée en Syrie en 2017 montre un énorme trou sur le toit du véhicule, l’intérieur déchiqueté, mais l’avant et l’arrière intacts.

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Les Hellfire R9X auraient déjà été utilisés ces dernières années pour venir à bout de Qassam al-Urduni et de Bilal al-Sanaani, deux commandants de l’organisation syrienne Tanzim Hurras ad-Din, en lien avec le groupe Al-Qaïda. Dans les rapports d’enquêtes, aucune explosion n’avait été constatée en 2017 lors de leur mort, laissant déjà planer le doute sur l’utilisation de ce type de missile discret et létal.

Son utilisation par les États-Unis aurait également permis de tuer la même année Ahmad Hasan Abu Khayr al-Masri, numéro deux d’Al-Qaïda, selon les informations du Wall Street Journal dans une enquête publiée en 2019, au sujet de ce type d’arme. Le journal rapporte que le Hellfire R9X a été utilisé à plusieurs reprises dans différentes attaques en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Somalie.

À voir également sur Le HuffPost : la France peut-elle intercepter un missile russe ?

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