En hausse en Indonésie, l’agriculture urbaine est-elle vraiment durable ?

“Les activités de jardinage se sont multipliées au sein des communautés urbaines depuis la pandémie de Covid-19, en particulier entre 2020 et 2022, en raison des restrictions de mobilité imposées par le gouvernement, mais aussi pour répondre aux besoins alimentaires quotidiens des citadins”, note Kompas.

Le quotidien de Jakarta, en Indonésie, cite les résultats du recensement agricole national de 2023, qui a enregistré 13 019 unités agricoles urbaines, dont un grand nombre dans la province de Java-Ouest. Celles-ci recouvrent diverses structures : fermes verticales professionnelles, jardins communautaires ou encore potagers individuels. Leur nombre est en tout cas amené à augmenter dans les années à venir étant donné que, d’ici à 2050, plus de 67 % de la population indonésienne vivra dans des zones urbaines, contre 56 % aujourd’hui.

Cette nouvelle forme d’agriculture est vantée comme une solution durable pour lutter contre la pollution de l’air dans les grandes villes et réduire les émissions de CO2 générées par l’agriculture traditionnelle.

Cette idée est mise à mal par une étude menée par l’université du Michigan dans 73 fermes urbaines en Europe et aux États-Unis, publiée le 22 janvier dans la revue scientifique Nature. Elle révèle que les fruits et légumes cultivés dans ces environnements urbains ont une empreinte carbone en moyenne six fois supérieure à celle des produits cultivés dans un cadre conventionnel.

“Les résultats de cette étude […] montrent que les émissions de carbone pour une portion de nourriture issue de l’agriculture conventionnelle atteignent 0,07 kilogramme de dioxyde de carbone (CO2) contre 0,42 kilogramme de CO2 pour une portion équivalente issue de l’agriculture urbaine”, souligne Kompas.

Recherche d’efficacité

Selon les auteurs, plusieurs facteurs expliquent ce constat, le principal étant l’efficacité et les meilleurs rendements des parcelles d’agriculture traditionnelle. Les professionnels chargés de ces terrains auraient une meilleure gestion de l’eau, du recyclage des déchets, de la qualité de leurs outils, etc. À l’inverse, beaucoup d’unités de cultures urbaines sont gérées par des agriculteurs “amateurs”.

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