"Le hasard peut nous rendre aussi bien heureux que malheureux"

Dans son ouvrage "Le hasard enchanté et les forces de l’espoir", le médecin-psychiatre Patrick Clervoy explore les mystères du psychisme humain entre perception de la réalité et fantaisies imaginaires, et notre manière de réagir face aux événements inattendus. Il lutte contre l’idée toxique de la fatalité et prône "Carpe Diem" contre la rumination pessimiste.

Imaginez le joueur, si ce n’est vous-même, avec son ticket de grattage en main. Dès qu’il ou elle le gratte, cela lui fait du bien. Le hasard qui peut se révéler ‘’enchanté’’, ici la possibilité de gagner, "fait du bien. Le système de la récompense entre en fonctionnement, de la dopamine arrive dans le cerveau". Auteur du livre éponyme, « Le hasard enchanté » (1) Patrick Clervoy affirme : "Je suis profondément neurologue". Mais ce sont surtout les analyses d’un psychiatre empathique, témoin privilégié des angoisses devant les épreuves de la vie ou des guérisons surprenantes de ses patients, qu’on retrouve à la plupart des pages (lire encadré). Le "hasard [qui] peut aussi bien nous rendre heureux que malheureux", voilà ce que le médecin a décidé d’ausculter attentivement dans ce livre, après avoir publié en 2018 "Les pouvoirs de l’esprit sur le corps". Sciences et Avenir a pu rencontrer ce connaisseur des circonvolutions de l’esprit humain.

Avec la pandémie de Covid, même des anti-vax sont venus voir Patrick Clervoy, surtout "pour obtenir un arrêt maladie", précise-t-il. Le médecin pose devant nous une feuille et un stylo puis écrit ce que l’un d’eux lui a présenté comme preuve d’un complot étatique destiné à imposer des vaccins : « emacron covid ». Il coche chaque lettre et en tire une anagramme. Laquelle ? Réponse : « vaccinodrome ». Dans le livre, sous l’intertitre « Ceux qui jouent à réveiller le sens des phrases », une autre anagramme est citée : "Chauve-souris donne souche à virus. L’origine de la pandémie à coronavirus saute aux yeux, comme si c’était une évidence que personne n’avait auparavant remarquée".

Le "savoir secret" qui procure un "bénéfice narcissique"

Pour certains, note le psychiatre, une telle anagramme a pu apparaître comme "prémonitoire". A la question de savoir pourquoi les complotistes vont chercher d’étranges relations entre images, mots, textes et autres représentations, Patrick Clervoy explique qu’un "savoir secret" procure un grand "bénéf[...]

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