Le “hanko” : le sceau japonais boudé par les autorités mais adopté par les étrangers

Depuis plusieurs années, le gouvernement japonais mène une croisade contre le hanko : ce sceau personnel japonais – également utilisé par les entreprises – est considéré comme un obstacle majeur à la numérisation.

De fait, cet équivalent de la signature en France est indispensable pour la quasi-totalité des démarches administratives et commerciales au Japon, et notamment pour la validation des contrats. En 2020, le ministre de la Réforme numérique, Taro Kono, avait enjoint toutes les institutions étatiques à mettre un terme à son utilisation, selon un article du quotidien Nihon Keizai Shimbun de l’époque.

Dans ce contexte, les fabricants et les vendeurs de hankos font face à une crise existentielle : selon l’Association nationale des entreprises du hanko, coopérative de l’industrie, le nombre de magasins membres de l’organisation a presque baissé de moitié depuis 2014, rapporte le journal Asahi Shimbun.

Artisans et boutiquiers ne restent pas pour autant les bras croisés et tentent de trouver une stratégie de survie. L’une d’elles consiste à vendre des hankos aux touristes étrangers, qui sont de plus en plus nombreux dans le pays.

“Pour les étrangers, c’est un très beau cadeau”

Ainsi, Kamakura Hanko, boutique spécialisée dans les sceaux haut de gamme avec des sculptures traditionnelles, compte chaque année un peu plus de clients étrangers. Selon le journaliste qui s’est rendu dans la ville de Kamakura, au sud de Tokyo, le commerce a accueilli 65 groupes de touristes l’année dernière, et ce nombre devrait être dépassé cette année. “Pour les étrangers, un sceau artisanal avec leur nom gravé dessus, c’est un très beau cadeau”, déclare le patron, Mitsuno Tsukihiro. Face à l’engouement, “certains patrons de magasin se sont mis à apprendre l’anglais”, écrit le journal.

Dans certains cas, le sceau japonais peut même devenir un cadeau diplomatique. En avril, Katsuichiro Senda, maire adjoint de Kamakura, avait effectué une visite en France dans la ville jumelée de Nice. Il avait alors offert un hanko artisanal au maire, Christian Estrosi.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :