En 2021, un habitant de Seine-Saint-Denis vit 3,9 années de moins que dans les Hauts-de-Seine

Le rapport pointe aussi une progression de l'obésité (Getty Images)

Un récent rapport pointe que "l'effet Covid sur l'espérance de vie des Franciliens est spectaculaire". Certaines régions sont particulièrement lésées.

Toutes les régions n'ont pas été impactées de la même manière à cause de l'épidémie de Covid-19. Selon un rapport de l'Observatoire régional de santé d'Ile-de-France - relayé par Doctissimo - des effets "spectaculaires" ont été constaté sur l'espérance de vie des Franciliens. Tout particulièrement sur les hommes vivants en Seine-Saint-Denis.

En effet, ces derniers ont vécu en moyenne 3,9 années de moins en 2021 que ceux qui résident dans les Hauts-de-Seine. Entre 2019 et 2021, l'espérance de vie est ainsi passée de 80 ans à 78,2 ans pour les hommes, et de 84,7 ans à 84,2 ans chez les femmes. Pour cette même période, l'espérance de vie a diminué de 82,6 ans à 82,1 ans pour les hommes des Hauts-de-Seine. "Jusqu’en 2019, l’Île-de-France était la région française où l’on vivait le plus longtemps. L’avenir dira, après le choc violent de la pandémie de Covid-19 qui a impacté plus que dans les autres régions la mortalité, si l’espérance de vie retrouve son niveau et sa tendance d’avant crise : ce n’était pas encore le cas fin 2021", rappelle le rapport.

Malnutrition et obésité

Depuis le début de la crise sanitaire, la région Ile-de-France a été particulièrement exposée au virus. Ainsi, elle a vu l'espérance de vie de sa population reculer de 0,7 an en moyenne pour les hommes et de 0,1 an pour les femmes entre 2019 et 2021, contre 0,3 et 0,1 dans le reste de la France métropolitaine.

Des résultats qui résultent des disparités qui existent en matière de santé dans la région. C'est en Seine-et-Marne, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise que l'espérance de vie dans la région est la plus faible. Leurs habitants "souffrent davantage de malnutrition et d'obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Ils ont un moindre accès à la prévention et aux soins. Avec le cumul de ces facteurs, on arrive à une espérance de vie différentielle selon les territoires", souligne Isabelle Grémy, directrice de l'Observatoire.

Enfin, le rapport pointe une "très forte augmentation de la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés entre 2017 et 2021, probablement en lien avec la crise sanitaire et notamment chez les jeunes" et une progression de l'obésité.

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