Héritage contesté de Gérard de Villiers: La justice ordonne un non-lieu

Les faits remontent à quasiment dix ans maintenant. Difficile donc de penser que de nouvelles investigations seraient susceptibles "d’être utiles à la manifestation de la vérité", d’après l’ordonnance que BFMTV a pu consulter. D’autant que l’enquête a été "très complète" et "fouillée".

Selon nos informations, la juge d’instruction chargée de faire la lumière sur l’héritage controversé de l’écrivain Gérard de Villiers a fini, le 8 juin dernier, par ordonner un non-lieu dans ce dossier labyrinthique.

Pour tenter d’y voir clair, il faut remonter au 31 octobre 2013. Soit le jour où Gérard de Villiers, l’auteur de la célèbre série de romans d’espionnage SAS, est mort à l’âge de 83 ans. Quelques semaines plus tard, sa veuve, Christine, avec qui l'écrivain ne vivait plus depuis plusieurs années, pousse la porte du commissariat du 16e arrondissement de Paris pour déposer plainte. Elle soupçonne l’entourage de son époux d’avoir profité de son état de faiblesse durant ces derniers jours.

Des mytérieuses caisses de vin

Pêle-mêle, elle dénonce le fait que les serrures de chez lui ont été changées et que des objets ont été dérobés. Des montres, des statuettes mais aussi des caisses de bouteilles de vin. Quelque 2500 d’après elle…

Dans sa plainte, Christine de Villiers fait alors le lien avec Éric Morain, l’avocat qui a été désigné comme exécuteur testamentaire par son mari un mois avant sa mort. La Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) est saisie de l’enquête. Elle entend toutes les parties et creuse mais ne trouve rien. Aucune trace des fameuses 2500 bouteilles de vin dont certains doutent même de l'existence. Le parquet de Paris classe donc la procédure sans suite, l’infraction étant "insuffisamment caractérisée".

Mais la veuve de l’écrivain baroudeur n’en démord pas. Et en août 2020, à quelques jours de la prescription reportée pour cause de pandémie, elle dépose une nouvelle plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction de Paris.

Un "acharnement"

Quelques mois plus tard, Libération consacre un très long article sur ce supposé fric-frac de bouteilles de vin. Par le détail, le quotidien revient sur un épisode au cours duquel un camion de déménagement serait venu charger les caisses de crus livrés par la maison Taittinger.

Mais la justice n’a toujours aucun élément. Des témoignages, certes, mais contredits et parfois contradictoires. Mais pas de trace du camion. Et encore moins des fameuses bouteilles. En août 2022, le parquet de Paris requiert de s’arrêter là, non sans dénoncer "l’acharnement" de Christine de Villiers dans ce dossier.

Des réquisitions suivies par la juge d’instruction le 8 juin dernier. L’affaire en restera donc définitivement là. Seuls demeurent les 200 romans publiés par Gérard de Villiers en l’espace d’une cinquantaine d’années. Tous dédiés à Son Altesse Sérénissime Malko Linge, le nom de son héros.

Article original publié sur BFMTV.com