Hénaff, du pâté à la space food

La conserverie bretonne fondée en 1907 a été choisie par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour mettre en boîtes les repas de fête de Thomas Pesquet dans l’espace. Une mission qui récompense un savoir-faire unique, agréé par les Américains et les Russes.

Lorsqu’arrivera l’heure des fêtes dans la Station spatiale internationale, il n’y aura pas de soupe à la grimace pour le spationaute français Thomas Pesquet, qui s’envolera en avril prochain pour une mission de six mois. « Les séjours s’allongeant, la nourriture n’est plus uniquement fonctionnelle. Les repas jouent un rôle essentiel dans la gestion des équipages, le moral. Comme sur un bateau », souligne Loïc Hénaff, issu de la quatrième génération et actuel P-DG de l’entreprise familiale, qui emploie 290 salariés.

A l’origine de cette aventure totalement dingue, les ingénieurs et techniciens Hénaff ont travaillé avec Alain Ducasse. Le chef multi-étoilé avait des ambitions extraterrestres pour la gastronomie française : que les repas exceptionnels des spationautes soient délicieux et made in France. Il recherchait une entreprise ultra fiable, répondant aux normes américaines drastiques. Hénaff, l’une des deux seules sociétés françaises à détenir la certification exigée par l’USDA pour exporter de la viande vers les Etats-Unis, a été retenue. Aussi parce qu’elle est experte en appertisation. Un procédé de stérilisation tellement maîtrisé qu’il lui vaut le prestigieux label « entreprise du patrimoine vivant » décerné par Bercy. « Ce passeport sanitaire de l’USDA a été notre chance. Mais quand j’ai annoncé la nouvelle aux équipes, cela a généré une vraie inquiétude. J’engageais aussi ma responsabilité pénale en cas de problème, car nous garnissons, sertissons et stérilisons les boîtes », souligne Loïc Hénaff.

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