Gymnastique: "Je me suis pris des claques, mais je me suis relevé", Samir Aït Saïd en quête d’un quota olympique pour Paris 2024

Samir, comment vous sentez-vous à quelques jours de votre départ pour Cottbus en Allemagne pour la deuxième étape de la Coupe du monde, qualificative pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ?

Ça évolue bien, on a mis des choses en place qu’il n’y avait pas avant donc le travail commence à payer. Ce n’est pas facile tous les jours mais c’est dans ces conditions qu’on augmente le contenu et qu’on progresse. Je me sens bien physiquement pour la qualif, je suis affûté, en forme. Je me suis pris des claques mais je me suis relevé et j’ai toujours donné le maximum.

Vos principaux concurrents étant déjà qualifiés, êtes-vous confiant ?

Oui je suis confiant. J’ai énormément travaillé donc ça va payer. Mais je ne sous-estime personne, tout le monde sera dangereux pour cette qualification aux Jeux. L’objectif c’est de se qualifier là (la dernière chance étant aux Europes), pour me concentrer sur les mouvements que je ferai aux Jeux.

Vos entraînements sont à très haute intensité, pourquoi préférez-vous donner le maximum à l'entraînement ?

A l'entraînement, j’ai un gilet de 5 kg sur moi et 1 kg sur chaque cheville. Ça fait mal au bras mais comme on dit, entraînement difficile, compétition facile. D’un point de vue extérieur, quand on voit ça on se dit "mais il est complètement fou". Mais c’est pour la compétition. Il faut se dépouiller pour être le plus dans le rouge possible à l'entraînement, comme ça on se sent plus facile lors de la compétition. Vous imaginez quand on a l’habitude de travailler avec un gilet de 7kg à l'entraînement, lorsqu’on l’enlève on se sent léger.

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A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST

Comment gardez-vous la motivation ? Votre carrière a été semée d'embûches, double fracture du tibia-péroné en 2016, blessure au biceps avant la finale olympique en 2021…

C’est une passion et je suis tellement fier de représenter la France aux JO. J’ai ça dans le sang, j’aime faire briller mon pays. Moi je veux chanter la marseillaise à Paris. Voilà pourquoi je m'entraîne si dur. Bien sûr, ce n’est pas facile tous les jours. Pour moi aujourd’hui, ce n’est pas une corvée de venir à l'entraînement, ni de partir en compétition, j’adore ça. Aujourd’hui je prouve encore que je fais partie des meilleurs. Tant que le corps et la tête suivent, il faut continuer. Le jour où je commencerai à me poser des questions, j’arrêterai.

Vous avez déjà pensé à arrêter ?

Arrêter non. Je me sens bien dans mon corps. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas senti si bien physiquement. J’ai mis en place des choses avec mon nouveau staff que je n’avais pas avant. Je touche du bois, les bobos ont disparu, je n’ai plus mal, plus d’alertes. Je peux m'enfiler des séances sans problème. Et ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ça.

Mais vous envisagez déjà l’après ?

Bien sûr, j’ai un diplôme de kiné, que j’exploiterai après. J’aimerais monter un centre de kiné pour les sportifs et pourquoi pas pour les personnes âgées aussi. Faire du travail de prévention des chutes par exemple. Et pourquoi pas suivre les JO avec d’autres kinés, de l’autre côté.

Article original publié sur RMC Sport